C’est rageant! Prey est un film où le meilleur côtoie le pire, où l’on choisit de voir soit le verre à moitié plein, soit à moitié vide. On est happé parfois dans l’action, frappé par les coups de théâtres, comment le scénario peut tordre certains clichés… et l’instant d’après, on se dit : « hein ? Mais… Mais non ! Mais pourquoi !? »
Pour parler donc de ce film à moitié raté où réussi selon votre humeur, autant couper la poire en deux (et on vous préviendra quant il y aura des spoilers vraiment gênants).
POINTS POSITIFS
-Des scènes d’action efficaces et inventives, très bien filmées, portés par des acteurs investis ! Notre héroïne sait se battre et franchement, c’est un festival visuel quasi jouissif de la voir tataner de l’humain comme du Predator ! Certaines situations tordent les clichés du genre, et on est souvent surpris par l’ingéniosité de la résolution de certaines situations. Mention au plan séquence « du campement »!
-Un design de Predator différend mais réussi, certaines scènes d’action le mettent aussi superbement en valeur.
-Une représentation historiquement et culturellement juste du peuple comanche du 18ème Siècle. Pas besoin de grimer des icones de la pop culture où de l’histoire occidentale par condescendance blanche cherchant à gagner très maladroitement des points vertu ! On a une héroïne originale, encore une fois historiquement juste, et franchement badass !
-Des effets spéciaux/visuels convaincants, à défaut d’êtres photo réalistes. Mais surtout, pas besoin d’effets quelconques pour l’adorable chien de notre héroïne qui réagit au poil ! On ne sait pas qui dresse les animaux en ce moment à Hollywood, mais entre le chien du film Love & Monsters et celui de Prey, on est bluffé par leur « jeu d’acteur » !
POINTS NÉGATIFS
-La première apparition du Predator complètement ratée ! Au bout de 5 minutes de film, genre on voit un gros plan de vaisseau spatial s’éloigner et le Predator utiliser son camouflage optique, comme ça, direct, pleine face, sans nuance ni suspense. Pourquoi ne pas avoir laissé monter la tension d’une peuplade face à l’inconnu ? [SPOILER] La scène ou l’ours éventrée déverse son sang sur le Predator révélant alors sa silhouette aurait eu un impact horrifique bien plus intense pour le coup! [FIN SPOILER]
-Les motivations de l’héroïne voulant donc s’émanciper de sa place de femme de foyer ; parce que je cite : « parce qu’ils pensent que j’en suis incapable ». Donc on a une héroïne qui ne le fait pas pour elle, mais qui cherche la validation de ses pairs. Mouais….
Rajoutons à cela son côté « Mary Sue » : elle a toujours raison, 90% des mecs qu’elle rencontre sont des abrutis arrogants (sauf son frère qui est un personnage imparfait mais sympathique… parce que imparfait, justement), elle est trop badass (mais au moins visuellement, ça donne encore un fois des scènes d’action très réussies), mais surtout : [SPOILER] elle réussi à comprendre par son sens de l’observation comment marche une visée laser (je rappelle que l’action se passe en 1710 !) et utilise une plante médicinale capable de refroidir le sang en quelques secondes pour berner la vision infrarouge de notre chasseur Alien ! Euh….. Bah nan, ça…ÇA MARCHE PAS ! On s’est renseigné, que ce soit l’Artemisia Annua, l’Isatis Indigotica, l’Amalis Racemosia, ou encore l’Anthriscus cerefolium, La Digitalis Purpurea, aucunes plante médicinale ne permet de refroidir le sang de cette manière.
MAIS admettons… Allez ! On va dire que pourquoi pas, parce que science fiction, fleur en pétales de scénarite, etc. Celle-ci refroidirait le sang de son hôte en quelques secondes jusqu’à la limite de l’hypothermie, et sans conséquences (sauf aux autres qui bouffent la plante avec des effets secondaires comme la tétanie, les tremblements, etc. Mais elle : rien, quedal, walou, peau d’zob, nada, ? Sérieusement ?). Surtout que à un moment, l’héroïne tombe dans une tourbière qui aurait pus tromper justement la vision infrarouge du Predator. Mais pour le coup, on aurait eu une redite du premier film. [FIN SPOILER]
Bref, on ne comprends pas pourquoi le film est si malin à créer des situations et des solutions recherchées, plausibles, spectaculaires mêmes, pour ensuite enchaîner avec des « Fermez-là, c’est magique » complètement puérils. Ça n’a pas de sens, et c’est frustrant !
Prey est une superbe occasion ratée, ou une occasion ratée mais superbe, à vous de voir…
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