Pas facile de passer après plus d’une décennie de Snyderverse sans supporter un minimum de comparaison ! Et pourtant, la nouvelle direction optée par le réalisateur James Gunn est si différente, qu’elle divise clairement les fans comme le grand public.
Commençons par le début : Si Marvel avait opté pour une approche cool, épique et second degré de son univers, DC Comics via Warner avait opté pour une direction plus sombre et premier degré, aussi bien dans son ton que dans son imagerie. Ce qui en faisait deux univers bien distincts. Avec le transfuge James Gunn chez DC, certains craignaient que DC puisse devenir un Marvel Bis ! Et même si j’adore certains films de James Gunn (La trilogie des Gardiens de La Galaxie, et surtout l’excellente série TV de Paeacemaker), la première bande annonce de son Superman sentait plutôt une ode à la loose avec un Superman à la ramasse (James adore les loosers magnifiques), suivi par un chien sorti tout droit des comics, le tout dans un spectacle kitsch et has been, à l’humour (TRÈS) enfantin ! Les premiers retours parlait ainsi d’un film foutraque, abusant des grands angles déformants, de scènes à rallonge et surtout d’un trop plein de personnages jamais réellement développés ?
Et pour ma part ?
Et bien, ce fut une très bonne surprise !
Déjà si le ton humoristique (limite parodique) est bien présent, il est surtout et souvent contrebalancé par des scènes bien plus sérieuses qui décortiquent l’impact politique de Superman, son héritage culturel, ses doutes, son côté boy-scout énervant et surtout sans prises en compte des conséquences de ses actes pouvant précipiter le monde dans un chaos qu’il veut éviter ! Et cela passe par un scénario politique finalement assez dense, ou Lex Luthor n’est pas qu’un simple méchant, car ce dernier se prends pour le gardien de valeurs terrestres en opposition totale avec la « bienpensance » du super boy-scout. Certains dialogues font mouche dans notre perception du monde, au delà d’une simple vision manichéenne. Certains y verront d’ailleurs du « wokisme » dans le côté soit disant moralisateur du film. Mais en fait non, car tous les points de vue se défendent, et même si on ne peut excuser les excès de Lex Luthor, on comprend le cheminement moral qui l’a mené à être le salaud qu’il est.
De même Superman a été classé par certains comme étant une image gauchiste pro migrante, et c’est plus compliqué que cela. Superman l’explique lui-même : son héritage culturel, il peut l’accepter ou le rejeter, et surtout se bâtir lui-même sur une terre d’accueil qu’il décide d’aimer et de défendre. Bref, Superman dans ce film défend certes le vivre ensemble… à condition de respecter et de protéger sa terre d’accueil (ce qui pour certains serait presque… D’extrême-droite) ! Bon bref : Débrouillez-vous pour choisir votre camp ou simplement profiter d’un spectacle plus intelligent que ne le laisse supposer ses trailers mensongers !
Côté spectacle, même s’il n’atteint pas les sommets épiques d’un Man of Steel, ce Superman respecte largement son contrat de grandiose malin et inventif, avec un super héros fragile, mais toujours prompt à se relever ! Les nombreux acolytes vus dans les trailers sont de la partie, et il suffit d’à peine quelques répliques pour bien les présenter, mention à Mister Terrific qui lors d’une scène d’action super stylée, mets tout le monde d’accord, même les mécontents du film : Ce type mérite à lui seul son long-métrage !
On passera aussi sur certaines facilités scénaristiques comme le fait que Loïs parvient à piloter un vaisseau spatial car les commandes sont "instinctives" (mouais), où que l'on puisse activer ou désactiver un trou noir sur simple commande informatique (via quel terminal? Machines ? balek ?), dans le flow du film, disons que l'on peut accepter jusqu'à un certain point... A vous de vous arranger avec votre suspension d'incrédulité.
Bref, cela ne partait pas gagnant, j’y suis allé à reculons, et j’affutais ma plume acerbe pour atomiser ce qui semblait être un nanar cosmique à plus de 200 millions de dollars… Et honnêtement, le film a réussi à me retourner complètement. Même si d’un point de vue visuel, je reste #teamsnyder , la proposition de James Gunn réussit non pas à me convertir, mais à me faire accepter une vision pas forcément meilleure, mais simplement différente. Donc… Pourquoi pas ?