vendredi 25 novembre 2022

GANGSTER LADIES - Volume 3-3


Model: SAM KELLY [https://www.instagram.com/slayer_of_s...]
Video: KARA [https://kara.book.fr - http://karafactory.blogspot.com]
 

 

lundi 14 novembre 2022

REPOST : SAYONARA TONKAM : UNE PAGE SE TOURNE, UN LIVRE SE REFERME...

 
Je parle d'un temps que les plus jeunes lecteurs de ce blog n'ont pas connu, et que les plus vieux ne connaîtront plus. La librairie TONKAM était une institution, un lieu de quasi pèlerinage pour tous les fans d'animation nippone et de mangas en France. Connue jusqu'au plus profond des contrées de la Gaulle, TONKAM fermera donc ses portes le 30 avril 2010 après plus de deux décennies de bons et loyaux services sous la bannière des légions de fans français...
 
Depuis quelques lignes, certains se demandent de quoi je parle, sans doutes ? Qu'est-ce que la fermeture d'une "simple" librairie à de si "bouleversant" ? Laissons les vétérans de la japanime verser leur larme de leur côté pour nous focaliser sur la petite Histoire de ce lieu pas comme les autres... Fin des années 80, je rends visite à ma tante habitant alors dans le quartier de La Bastille à Paris. Au hasard des rues, je tombe sur une drôle de petite librairie vendant des BD d'occasion. Un vielle homme asiatique est assis derrière une petite caisse de métal. La boutique à des murs nus, laissant voir une peinture blanche jaunie par le temps. J'achète une de mes premières BD nippone éditée en Français : LE VENT DU NORD EST COMME LE HENNISSEMENT D'UN CHEVAL NOIR.
 
 
Quelques années plus tard, une poignée de fans de mangas se réunissent devant la vitrine d'une boutique nippone dans le quartier japonais de Paris, près de l'Opéra : JUNKU-DO. Ce groupe est constitué d'aficionados de dessins animés nippons vu à la TV française. Ce sont des adolescents où de jeunes adultes pour la plupart. Ils savent qu'au delà de ce qu'on veut bien leur montrer officiellement dans leur lucarne, se cachent des trésors inédits, uniquement visibles en import sur divers supports (VHS, Laserdiscs - ancêtres du DVD, etc...). On s'échange des informations, des points de vue, on communique notre passion et on se sent détenteur d'une "vérité cachée" que veulent ignorer "les autres" : les bien pensants de la pensée unique (à savoir le bon goût politiquement correct) dénigrant le manga et ses dérivés. 
 
TONKAM fait ainsi partie d'un "triangle d'or" composé de quelques boutiques étalées dans le quartier de Bastille-Faidherbe Chaligny (Madoka, Kasumi, Atomic Club, etc...) , et devient rapidement le second lieu de rendez-vous de ses "Djeun'z" qui d'un côté veulent crier au monde entier qu'ils "ont raison" et d'un autre côté, veulent rester dans leur club privée. A cette époque, début des années 90, le manga, ça se mérite ^__^; ! TONKAM sera ainsi le théâtre officiel du premier défilé de cosplay en France, et dont les photos sont disponibles ICI! (Cosplay - sorte de carnaval où bal costumé ayant pour thème l'animation, le manga, le cinéma, etc... et dont la plupart des participants fabriquent eux-mêmes leurs costumes).
 
Les fans de l'époque font déjà montre d'une certaine imagination débridée et ose les costumes les plus farfelues malgré moins d'une dizaine de participants. Mais il faut bien commencer par quelque chose, non ? Surtout qu'aujourd'hui, les "cosplayeurs" se comptent par milliers lors d'évènements tel que le célèbre salon JAPAN EXPO ! Certains de ces djeun'z fonderont la première revue d'animation de France : ANIMELAND, d'autres se lanceront dans l'édition vidéo avec entres autres KAZE, et d'autres comme votre serviteur se fonderont dans cette nouvelle vague d'auteurs occidentaux influencés non pas que par le graphisme des manga, mais de la culture pop nippone et ses dérivés en général ^0^ 
 
 
TONKAM, plus qu'une librairie, à su se diversifier sous la direction d'un personnage haut en couleurs : Dominique Veret . Cœur de lance des Editions Tonkam, il publie dans les années 90 une série de grands classiques du manga : VIDEO GIRL AI, RG VEDA, BOUDDHA, DOMINION TANK POLICE, etc. Avec un sens du risque inégalé, il décide d'allier qualité de choix éditorial et rentabilité commerciale. Il publie les premières BD Hong Kongaises en France, elles-même très influencées pour le manga à l'époque ! On pense notamment à CYBER WEAPON Z entres autres... Dominique lance aussi son propre magazine d'informations mangas nommée TSUNAMI, au concept novateur, abordant entres autres la mode nippone.
Novateur car à l'époque, les salons de mangas ne s'intéressaient qu'à l'animation nippone pure, les mangas et quelques rares produits dérivés. Aujourd'hui, ces mêmes salons abordent la mode, les goodies, la culture traditionnelle, la pop culture, les arts martiaux, etc... Bref, TSUNAMI était en avance sur son temps, mais hélas son existence éphémère ne lui laissa pas l'occasion de pousser plus loin l'expérience. Dominique fut aussi l'un des premiers à tenter de faire percer la J-POP nippone sur le sol français via une seconde boutique TONKAM située dans le quartier latin. Un beau pari hélas lui aussi trop en avance sur son temps... 
 
 
Dominique veut aussi lancer une nouvelle génération d'auteurs de BD influencés par le manga . TSUNAMI Permit ainsi dans un premier temps d'éditer un jeune et prometteur auteur de BD qui plus tard sera connu pour sa célèbre sérieHK - KEVIN HERAULT. Ne voulant pas s'arrêter en si bon chemin, Dominique crée TSUKI SELECTION en l'an 2000, un collectif d'histoires indépendantes dans un manga à la française, et dessiné par de jeunes amateurs passionnés. Je fus le "directeur de collection" du premier volume ayant pour thème les Anges. Parmi les nombreux projets, je remarque une BD touchante au graphisme bien particulier, et je me bats pour l'imposer malgré les doutes de l'équipe éditoriale ! Mission réussie pour cette première publication. L'auteur volera ensuite de ses propres ailes pour devenir plus tard la célèbre RAFCHAN ! Mais parmi nos meilleures trouvailles se trouvera surtout un certain PATRICK SOBRAL qui deviendra le fer de lance des EDITIONS DELCOURT avec sa saga à succès LES LEGENDAIRES, ainsi que JEROME ALQUIE.
 
De mon côté avec Erwan Leverger, nous lançons les Ateliers de dessin Tsuki présents à BD EXPO (un salon de manga qui exista bien avant Japan Expo et qui disparut au bout d'une décennie bien remplie pourtant), et à Angoulême surtout, lors de la venue de TSUTOMU NIHEI, YUU WATASE,ou bien encore MASAKAZU TASURA (et croyez-moi, diner avec ces "monstres sacrés" du manga, c'est un évènement qui à de la gueule ^0^).
 
Finalement, Dominique Veret quittera TONKAM pour différentes raisons dont nous n'étalerons pas les ragots ici. Il fondera AKATA avec les EDITIONS DELCOURT, afin de lancer une collection atypique de mangas où se croisent allègrement hits commerciaux et trips d'auteurs. Une reconversion réussie en somme, surtout que, ironie du sort, la société TONKAM sera elle-même rachetée quelques années plus tard par... DELCOURT !
Point de précision important à ce stade du post : Les Editions TONKAM continueront d'exister, seule la boutique fermera
 
 
Au final, la boutique aura été ses dernières année une sorte de vestige d'une époque où les fans se bousculaient à son entrée. Il n'y avait pas d'internet à haut débit, seules les rares boutiques d'import étaient là pour assouvir leurs passions (achats, débats, rencontres, etc...). TONKAM ferme t'il donc pour cause de désaffection des fans ? La raison officielle est toute autre et est symptomatique hélas d'une tendance malsaine toute parisienne : L'explosion des loyers ! (même si d'autres voix s'élèvent déjà pour donner leurs propres versions de cette fermeture... ) Inutile aussi de faire un débat sur l'immobilier : tout le monde sait ce qui l'en est de la situation actuelle dans la capitale française, touchant aussi bien les particuliers que les petits commerces... Ajoutons à tout ceci que désormais, dans le même quartier, on compte actuellement plus d'une dizaine de boutiques consacrés à la culture pop Nippone. Augmentation de plus de 150% du loyer + concurrence florissante = la raison même de ce post. On peut tergiverser sur les éventuelles raisons annexes de cette fermeture, le résultat sera le même. C'est pour cela que j'invite les lecteurs de passage de ce blog à assister à "la veillée funèbre" de ce lieu mythique qui aura donc lieu le 30 avril 2010 à l'adresse suivante :
TONKAM - 29 rue Keller 75011 PARIS FERMETURE A 17H ! (note - ceci est un edit du post: une fausse information à circulée mentionnant une fermeture à 19h ! Veuillez donc prendre note de la correction et désolé pour l'involontaire hoax ^__^;) Une adresse célèbre qui bientôt, et malgré elle, rentrera dans l'Histoire du manga en France. Pardon à tous ceux que j'ai oublié de citer dans ce post tel que le prolifique Pascal Lafine, ponte méconnu de Tonkam lors de son âge d'or, Sylvie Chang, Sebastien Agogué, les nombreux vendeurs avec qui j'ai longuement débattu durant toutes ces années, les fans croisées au hasard d'un linéaires, et surtout mes copains que je fréquente toujours, etc... TONKAM EST MORT, LONGUE VIE A TONKAM !
 
   
 

mercredi 2 novembre 2022

VESPER - VESPERAIS MIEUX...



C'est toujours compliqué de donner son avis sur un film de genre français. Car le contexte même du cinéma de genre hexagonal fait que les tentatives sont rares et doivent êtres encouragées. Mais quid lorsque la proposition est au mieux scolaire, et par trop académique?
Encore une fois, on a de la belle ouvrage, bien exécutée, lisible, mais manquant cruellement de personnalité, d'envolées, de souffle. Alors certes l'académisme rends l’œuvre accessible au noob du genre, il vieillit bien avec le temps, mais reste parfois dénué d'émotions pour se contenter de raconter de manière mécanique une histoire qui en demandait bien plus. Soyons clairs : j'aime le cinéma de genre "bling bling", certes. Mais lorsque les dialogues, le contexte, les acteurs sont au top, pas besoin d'en rajouter. Ainsi Bienvenue à Gataca reste pour moi un modèle de cinéma de genre académique, mais d'un académisme flamboyant! Hors me concernant, Vesper a déjà un contexte déjà vu, et quelque part impeccablement interprété formellement (décors, costumes, photo, etc.). Mais il manque encore une fois à mon sens d'un souffle proposant des choses et se reposant sur une mise en scène et une mise en image sage... Mais trop sage.
Plusieurs fois je me suis dit que telle scène aurait pus être "mieux", et sans forcément rajouter du budget. Entres autres, certains champs contre champs sont encore une fois lisibles, mais très basiques (on est loin de l'inventivité formelle d'un Dupontel sur Au Revoir Là haut). La visite d'un laboratoire de nuit constellées de plantes fluorescentes tourne au banal, alors qu'on aurait pu avoir un morceau d'onirisme graphique.
Bref, Vesper se contente du strict minimum pour ne fâcher personne (comme pour Dune de Villeneuve, The Northman, etc.) et rejoint la longue cohorte de films sages et "pas de vagues" qu'on nous propose depuis un bail. Rien de dépasse, rien ne fâche, c'est là sans être là... et Pfft, ce n'est plus là.
J'aurais tellement aimé aimer.