dimanche 28 mai 2023

LES CHEVALIERS DU [Z]ODIAQUE – LES X-MEN LOW COST !


Quelle est la différence entre le navet et le nanar ? Le navet est un film consternant, alors que le nanar est tout aussi consternant, MAIS néanmoins hilarant ! De par ses maladresses, le malaise qu’il inspire sans le faire exprès, ses incohérences absurdes, le nanar est un délicieux paquet de bonbons à partager entres amis hilares. Le film de CD[Z] est-il donc un BON nanar ?

Comme on dit à Kaamelott : « Oui…. Bah nan »
En effet ce film n’est pas assez bon pour en faire une petite série B sympathique, généreuse mais sincère. Mais, il n’est pas non plus assez mauvais pour provoquer une tendinite des zygomatiques (même si j’avoue avoir fini la séance de cinéma avec un rire bien plus nerveux que rigolard). Car celui-ci est parfois traversé par des fulgurances bienvenues… et aussi malvenues ! En gros, pour une très bonne idée, on peut citer dix autres très mauvaises.
CD[Z] est donc un grand huit émotionnel et visuel qui a au moins l’avantage de piéger l’attention des ses victimes consentantes en salles de cinéma.

Faire deux listes qui s’opposent est certes une facilité rédactionnelle. Mais pour le coup, elles me semblent judicieuses afin de peser le pour et le contre tellement il y a dire !

POUR :
-L’acteur incarnant Seiya s’est clairement investit dans son rôle, tout en ayant le physique de son personnage.
-L’actrice incarnant Athéna est juste parfaite lorsque celle-ci revêt tous ses attributs de déesse. Les quelques minutes où elle déchaîne son pouvoir à la fin du film sont véritablement sublimes !
-Des chorégraphies martiales au corps à corps très réussies, originales et bien filmées.
-Le masque de Marine, les armures des méchants, surtout leurs casques.
-… Eeeeeet ce sera tout.

CONTRE :
-Le film est en fait un condensé de toutes les mauvaises idées des séries animées récentes, qu’elles soient en 2D ou en 3D. Exit le Sanctuaire, le Grand Pope, où même les autres chevaliers (on n’aura droit ici qu’à Pégase et Phoenix en d’jeunz Dark Sasuke morveux), le côté heroïc fantasy urbain, les décors antiques, etc. On se focalise sur l’ex du père adoptif d’Athéna qui a monté une multinationale pour combattre Athéna, tout en aspirant le cosmos de jeunes chevaliers. Afin de lui permettre de survivre à la blessure que lui a faîtes sa fille adoptive quand elle était encore bébé, aidée par son acolyte Cassios en cyborg tuné.
……
Je vous laisse digérer les infos.

On reprend ?
DONC, et pour résumer : C’EST QUOI LE RAPPORT AVEC SAINT SEIYA ?
Non parce que je veux bien que le principe d’une adaptation, c’est justement d’adapter. Je veux bien que quand on n’a pas de sous pour adapter le Seigneur des Anneaux nippons des années 80, on fasse quelques changements malins dans le scenario de base… Mais, nom de Pope, au moins le film 3D essayait de reprendre la trame de base de l’œuvre originale ! Et même si 65 millions de dollars n’est pas une petite somme, ce n’est clairement pas suffisant pour faire dans du grandiose (à moins de faire le film en Russie où les gars ont réussis l’exploit de faire un Avengers like avec moins de 10 millions : Guardians)
Car le souci est le suivant : à qui s’adresse ce film ? Pas aux fans qui n’y trouveront pas leurs comptes. Ni aux profanes à qui on n’offre même pas une bonne petite série B maligne.
-Si certains effets spéciaux sont tout à fait corrects, d’autres sont à peine dignes de fans films prestigieux (l’entraînement de Seiya dans une carrière façon Biouman), certains sont tout de même très impressionnants (les quelques minutes du final avec une Athéna sublimée).
-Dans la première série TV animée, le système des chevaliers et de leurs cosmos est connu du monde entier et Seiya s’entraîne déjà. Hors dans le film, Seiya DÉCOUVRE ce monde atypique, et vient le passage du doute, de la remise en question, du début de son entraînement, etc. Ce qui nous prends UNE BONNE HEURE D’INTRODUCTION. On en revient donc à la question du public visé. Et encore, lorsque la série TV avait démarrée, elle avait réussi à bien résumer son univers et ses enjeux dés son introduction.

Et maintenant la question importante : EST-CE DRÔLE ?
Encore une fois, on est dans l’entre deux. La plupart des scènes d’action sont plutôt cools en terme de chorégraphies martiales lorsqu’il s’agit juste de confronter des corps. L’introduction de Seiya est vraiment cool en soit. Son côté badass qui fait des combats de MMA, le tout très bien filmé sur des chorégraphies martiales recherchées et dynamiques, ça a de la gueule… MAIS encore une fois, c’est le rapport avec Saint Seiya ??
Après il y de vrais moments nanars comme le fait que Seiya se déplace dans un avion Barbie hilarant forcément désignée par un ingénieur de chez Hasbro shooté aux Tagadas (mais piloté par un Mark Dacascos qui vieillit bien). Le tout se déroulant dans des décors techno cyberpunk sympas… MAIS qui encore une fois n’ont AUCUN rapport avec le lore de base de Saint Seiya.
Ensuite dés que les effets spéciaux interviennent, on est dans un Power Rangers Wish, là où le film mésestimé de Power Rangers justement de 2017 faisait déjà bien mieux ! On alterne entre une attention posée (limite résignée) et petits rires nerveux à la vue de quelques passages déjà cul-cultes

Ce film est au final une très longue introduction à une œuvre prévue en 6 longs métrages (qui ont peu de chances de voir le jour). Avec son intrigue cyber d ‘jeunz technoïde, ces DEUX SEULS chevaliers qui ne présentent même pas 2% du lore original, forcément on en revient à la phrase que prononce la méchante du film à la fin : « Je suis désolé… »
Et moi de répondre à voix haute avec mon copain de séance de cinoche : « Nous aussi… »
Mais au moins, nous vous rassurons, nous étions hilares !

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