dimanche 19 septembre 2021

DUNE – CE FILM… EXISTE… C’est déjà ça… et voilà…

 


Le cinéma est question de subjectivité, et devant ce film… je n’ai RIEN ressenti. Le côté très épuré de Villeneuve est un choix, ou un non-choix de ne choquer personne. Si scénaristiquement, ce réalisateur sait y faire avec par exemple son excellent Premier Contact, visuellement il ne vous dérange jamais, il ne vous bouscule pas. En tous cas, il ne me fait aucuns effets «wow ». Au contraire d’un Zack Snyder ou même d’un Ridley Scott, qui certes sont beaucoup plus clinquants, « vulgaires » diront certains, mais qui eux au moins proposent des choix formels parfois kitchs, mais assumés, voir risqués. Comme disait un journaliste du podcast Capture Mag : « Le non-goût peut passer pour du bon goût. Comme il n’y a aucunes aspérités, tu n’es jamais dérangé, rien qui ne te fasse sortir du film ».
Mais ma foi, pourquoi pas ?

Car au final, Dune, ce n’est pas mauvais me concernant, mais ce n’est pas bon non plus. C'est juste un film qui est la, qui fait son job, et il le fait bien, mais sans aucune aspérité, sans une seule once d'originalité choquante. Mais pour le coup, la narration est extrêmement fluide et compréhensible, même pour ceux qui n'ont jamais lu le bouquin comme moi. Et ce n’est pas un mince exploit déjà, il faut au moins lui reconnaître cette qualité !
Visuellement, il y a même quelques très bonnes idées en terme de mecha design (les « hélico-libellules », les transports aériens pour les foreuses, etc.) Encore une fois, c’est très appréciable, très bien fait et montré. Pour les décors qui personnellement me chagrinent chez Villeneuve, il faut voir le contexte narratif du film. Dans Bade Runner 2049 par exemple, on est dans une austérité totale qui traduit la déshumanisation du monde. En cela, le concept est très juste… Mais visuellement pauvre à regarder me concernant. Quand on réduit une forme à sa plus simple expression, on est invité au moins à essayer d’en faire un design original. Et pour le coup, dans Dune, ça fonctionne parfois très bien (la Maison Atreide), et parfois nettement moins bien (la ville humaine de Dune). Et même si ce n’est pas très sophistiqué, le fait de montrer tout cela en des plans larges, parfois grandioses, ça peut compenser ce manque subjectif d’inventivité.

Et ce fameux désert d’Arakis donc ? Ce fameux désert tiré d’un best of de National Geographic, filmé au ralenti avec un filtre jaune, mais qui a fait voyager tant de spectateurs (syndrome post confinement ?)… J’en reste encore dubitatif. Tapez donc « desert » dans le moteur de recherche du site https://www.artstation.com pour voir ce qu’il est possible de faire avec une étendue soi-disant si dépouillée. Encore une fois, on vise le plus petit dénominateur commun pour plaire au plus grand nombre? Et à 165 millions de dollars le film, on comprends la démarche. Mais ce que je ne comprends pas, c’est que je connais des artistes qui s’extasient devant ce spectacle, alors qu’à eux seuls, ils sont capables de faire bien mieux!
Bon… Je.... Bref...

Mais au final, tout cela n’est pas du tout laid non plus. C’est juste réduit à sa plus simple fonction (des bunkers dans le sable) avec quelques touches de décoration subtiles mais présentes (des beaux bas-reliefs). Là ou moi je verrais une épure impersonnelle, d’autres y verront une subtilité qui s’efface au profit des personnages. C’est un choix. Et personnellement, je pense à contrario qu’un décor c’est un personnage également qui doit être mis en avant. Encore une fois une question de choix qui dons les deux cas peuvent se justifier. Car encore une fois : Dune de Villeneuve n’est pas laid, c’est propre, c’est sage, ça ne dépasse pas, c’est pour certains encore « juste ce qu’il faut » et il n’en faut pas plus. Je sais pas, peut-être est-ce moi qui suis trop « bling-bling ». Certains disent même que la surabondance de détails traduit une non-confiance en soi dans la forme générale d’une oeuvre… Je suis un peu perdu en fait…

Concernant le reste du film, les acteurs sont tous très bons (Même Chalamet compose un Paul très crédible à mon sens), la narration encore une fois est d’une fluidité exemplaire, le design sonore est efficace mais la musique de Hans Zimmer est inexistante, sans thème principal, sans mélodie. A ne surtout pas comparer avec le travail incroyable de Toto sur le film de Lynch. Mais encore une fois, c’est aussi un choix (ou un renoncement au risque ?) de faire dans une musique d’ambiance, limite chill, qui colle parfaitement aux images, mais quasi impossible à écouter en dehors du film (où alors en fond sonore pour bosser…) . Ce serait amusant d'ailleurs que quelqu'un s'attelle à faire un montage de la musique de Toto sur le Dune de Villeneuve! Je pense que cela donnerait quelque chose d'étonnant!

Pour conclure : C’est cela Dune me concernant : un pas en avant, et tout de suite après, un pas en arrière. Ce film est là. Il existe. Et alors ? Bin rien de plus. Je l’ai déjà oublié…


1 commentaire :

Anonyme a dit…

Un Dune sans david lynch sans sting sans le 20ème siècle mode 1984 sci fi c'est comme un planète des singes sans franklin schaffner et charlton heston du 1968 revolution ... Au 21ème siècle c'est aucune innovation juste refaire ou remettre au gout du jour des chefs d'oeuvres intouchables en injectant de quoi nourrir des familles entières ... pourvu que ça dure ...