Second film réadaptant la licence Evangelion, les différences d’avec la série TV commencent à prendre place… avec plus ou moins de bonheur.
Sur près de 2 heures de film, il faut attendre la seconde moitié du métrage pour sentir un véritable souffle épique cinématographique (même si l’utilisation d’une J-pop jouant sur le décalage pourra en chagriner plus d’un durant les scènes d’action à grande échelle).
La première heure est déjà consacrée à l’introduction rapide mais efficace du nouveau personnage spécialement crée pour l’occasion : Mari. Et pour le coup, cette jeune femme excentrique fait un peu pièce rapportée pour vendre du goodies. Il faut là encore attendre la seconde moitié du film pour que celle-ci trouve un véritable rôle narratif. C’est à partir de cette seconde partie que l’intrigue commence à légèrement diverger de la série TV, même si les principales étapes de l’histoire originale ne sont pas encore trop malmenées.
Ainsi si le premier film était un maladroit best of pas franchement pertinent dans ses choix de garder ou d’écarter certains éléments narratifs de la série TV, le second film est peu plus équilibré et prends son temps pour développer de manière un peu plus cohérente et emphatique ses principaux personnages. Si cela reste encore un peu décousu dans l’évolution psychologique de certains protagonistes, c’est tout de même un peu mieux que le premier film (ou moins pire, c’est selon). Je regrette pour ma part le côté nébuleux des objectifs de chacun. Même fan de la première heure, je suis un peu perdu, car soit le réalisateur a cette fois une véritable idée d’une fin narrative, soit il va encore nous faire le coup du du : « Peu importe la fin, seul le chemin parcouru est important ». OK. Mais si dans la série TV cela marchait, pour le moment dans les films, c’est « bien mais pas top » pour reprendre un vocabulaire d’enseignant.
Techniquement, le film est encore une fois coupé en deux. La scène d’introduction envoi du lourd en terme d’animation 3D, et après on est dans une série TV de luxe actuelle. Et lorsque la longue, et apocalyptique scène finale commence, on a enfin droit à de véritables morceaux de bravoure en terme d’animation traditionnelle, comme numérique/3D. Cependant, une question me taraude personnellement. On est encore très loin de la mise en scène très expérimentale des deux films de conclusion sortis dans les années 90 (Death & Rebirth), mélangeant clip show déjanté et planant, prises de vues réelles, et un montage frôlant le non sens sans jamais le toucher. Et selon vos goûts, vous pourrez trouver cela en deçà de vos attentes, ou au contraire salvateur. Dans le sens ou ce second film est plutôt calibré comme un blockbuster grand public mais pas crétin. Car l’air de rien, il semble avoir coûté un certain prix. Et plus votre budget de départ est élevé, plus vous vous devez de rentabiliser votre opération en vous ouvrant au plus grand nombre. Comment alors équilibrer intégrité artistique et narrative avec une accessibilité au plus grand nombre?
En tous cas ce second film est déjà nettement plus satisfaisant que son prédécesseur, mais on est très loin du classique instantané. Bien sur, chaque film n’a pas à vocation à être une révolution cinématographique... Mais on parle d’Evangelion tout de même. Une paternité qui implique une certaine exigence. Mais nulle doutes que devant cette duologie, les néophytes laisseront tomber leurs mâchoires plusieurs fois, là ou le vieux fan soulèvera un sourcil amusé. Ce qui pourra se résumer par : « Messieurs, vous avez commencé par éveiller ma curiosité, mais là vous captez mon attention. » [Léonardo Dicaprio – Django Unchained]
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