Par Satoko Kiyuduki. Editeur : Kana. Prix : 12,50 €Chronique couvrant les tomes 1 et 2 Qui est cette étrange voyageuse accompagnée par une chauve-souris et portant sur le dos… son propre cercueil !? Avec ses lunettes rondes, ses immenses yeux mignons mais tristes, son trop grand chapeau noir et son air lugubre, Kuro (Noir en Japonais) inquiète et fascine en même temps tous ceux qui la croisent. Pourtant, Kuro est aussi ténébreuse que généreuse. Toujours prête à rendre service, elle prend sous son aile Sanju et Ninjuku, deux adorables fillettes-chat ayant étés autrefois des bêtes de laboratoires. Quel est le but du mystérieux voyage de Kuro ? Est-ce pour rendre son aspect humain à Sen, son volatile nocturne doté de la parole et dont le corps est en fait composé d’un millier de chauve-souris trouvant refuge dans l’inquiétant cercueil ?
L’important n’est pas tant le but du périple, mais le périple lui-même, son cheminement. Au fil de ses aventures, Kuro croisera d’innombrables civilisations et personnages hauts en couleurs, comme une pilote d’avion téméraire, un vagabond faisant office de postier du cœur, une très jolie sorcière… Autant de rencontres propices à
des récits sous forme de fables (parfois porteuses de sens et d’une morale simple mais efficace), de moments de
grâce poétique et de
gags bon enfant… Mais aussi de
tragédies, dont l’une d’elle fait de Kuro une condamnée en sursis. Son cercueil ne sera-t-il pas alors son ultime et dernière étape ?
Le Voyage de Kuro est un coup de cœur, une œuvre unique issue de l’imagination de Satoko Kiyuduki, une illustratrice à succès de jeux vidéo. Dans un style très mignon, créant parfois un décalage fascinant avec certains passages tragiques du récit, ce voyage nous est raconté dans un format inédit dans le genre : le
Yonkoma. Il s’agit de
strips verticaux de 4 cases habituellement utilisés pour des gags de presse. Un choix audacieux qui se transforme en véritable exercice de style au rythme de petites boutades, de cliffhangers haletants et de moments d’émotion pure. Néanmoins, la narration se fait parfois plus classique lors de rares chapitres qui permettent de mettre en avant l’indéniable talent de coloriste de l’auteur !
D’une densité émotionnelle rare, nanti d’un parti-pris artistique aussi original que magistralement réapproprié,
voici une œuvre appelée à devenir majeure et culte dans les années à venir… en espérant au plus vite un troisième volume qui se fait désirer depuis plus d’un an !
LIEN DIRECT VERS LA CHRONIQUE
SUR WWW.BODOI.INFO : CLIQUEZ
ICI