Véritable objet culte pour certains, Conan nouvelle génération pour d’autres, The Northman suscitait l’attente d’un grand film. Et voici donc un métrage mi figue, mi raisin, qui ne choisit pas, qui en donne un peu mais pas assez à tous les râteliers. Pas assez graphique pour illustrer un récit épique ou onirique, pas assez brutal pour être réaliste au point de ressentir la sueur et le sang des combats.
Le film tente quelques envolées lyriques et fantastiques (l’arbre généalogique, les Valkyries, etc.) mais en si petites portions, qu’au moment ou l’on peut être emporté, c’est déjà fini. Certains scènes de « danses tribales » ou de shamanismes sont filmés de façon « brutes », sans montages esthétique ou de ralentis stylistiques… ce qui se traduit par des moments de gêne devant son écran à voir des acteurs gesticuler comme ils peuvent devant une caméra qui se contente d’être là, sans artifices certes, mais sans parti pris visuel assumé non plus. Ne pas confondre « brut » et « neutralité » en somme. Les fameux plans séquences tant vantés par les critiques ne sont pas assez longs pour mettre en avant la soi-disant performance, surtout lorsque dans les scènes d’action, on voit clairement des cascadeurs attendre gentiment qu’on les frappent. Encore une fois, la gêne est là…
Si la bande annonce vends un voyage initiatique à la Green Knight (qui pour le coup est bien plus intéressant dans son ensemble, même si on devine sa fin au bout de 10 minutes de métrage), l’essentiel du récit de The Northman se déroulera dans un hameau à flanc de colline en Islande… Sérieux, 80 millions de dollars de budget pour 5 cahutes branlantes et des FX datés (des nuits américaines grossières et un décor de volcan qui vous fera dire que finalement, la scène finale de La Revanche des Sith était très sympa). On passera aussi sur la décision finale du héros que l'on ne spoilera pas ici... Mais qui est d'une stupidité rare, tant elle est tordue afin de servir un final moyennement épique. Bordel, que je déteste les héros héroïquement cons...
Tout est à jeter alors ? Non. Soulignons d’abord l’excellence de l’interprétation et l’implication physique des acteurs, mention à Nicole Kidman qui nous rappelle qu’elle n’est pas qu’une belle gueule liftée, mais aussi une actrice dont le jeu peut prendre aux tripes. Ensuite, et sans spoiler, le scénario possède un twist central particulièrement bien amené, machiavélique, et qui relance de façon assez virtuose tous les enjeux du film ! Chapeau !
En somme, The Northman est un métrage « safe », assez emblématique d’une génération de films « sages » comme Dune de Villeneuve, qui donne juste ce qu’il faut aux spectateurs, par petits bouts, sans le choquer, ni le bousculer, sans fâcher personne… Mais qui au final, ne fait pas de mal, mais pas de bien non plus. C’est là… sans être là…
PS : Ah au fait, le héro seul face à l'armada de drakkars sur l'affiche, ce n'est pas dans le film, hein.
Y'a 4 drakkars en 3D au début, et 2 petites barques à voiles un peu plus tard.
80 millions, hein...
Aucun commentaire :
Enregistrer un commentaire