J’adore le cinéma de Zack Snyder. J’ai adoré les Gardiens de Ga’Hoole, Sucker Punch, sukiffé Man of Steel… mais j’ai détesté son Batman VS Superman (oui, même en version longue). C’est un film que j’ai trouvé mal fichu, mal monté, sans enjeux, avec cette impression de voir deux sales mioches dans une cours de récré se faire un concours de quéquette. Et Wonder Woman, le seul perso du film à avoir des couilles au final, arriver pour séparer ces deux chiards dans une baston finale répétitive, sans enjeux, sans chorégraphies, juste des coups de tatanes à répétitions… Pfff. Forcément, Justice League ne m’intéressait pas du tout. Surtout pour une version charcutée par un tiers.
Généralement, quand un film est repris par un tiers donc, cela donne un sale résultat. Mais parfois il y a des exceptions comme pour Payback avec Mel Gibson (et repris pour le coup par Gibson!). Le film était plutôt cool, mais nombreux avaient réclamés un director’s cut du réalisateur original. Et quand celui-ci fut disponible… Bah au final, on préférait encore la version… de Gibson ! Comme quoi…
Difficile donc de dire quelque chose d’original et d’inédit en parallèle aux louanges que reçoit le film depuis sa sortie en ligne. Je vais donc résumer mon ressenti personnel, aidé par copain avec qui j’ai vu le film, et qui a pus me commenter les principales différences entre les deux versions.
LE CADRE 4/3: Bien sur, le cadre divise les spectateurs. Le format 4/3 ne me dérange pas d’habitude. En tant que très modeste enseignant en cinéma, je conseille à mes élèves des films du même acabit comme Citizen Kane ou encore Casablanca pour leurs études de cadrages. Et dans ce Snyder’s cut, objectivement ça fonctionne. Mais personnellement, même si je m’y suis habitué en cours de visionnage, j’ai eu du mal à m’impliquer émotionnellement dans ce cadre parfois faussement étriqué ! Car oui, on n’a pas enlevé de l’images sur les côtés, on en a bien récupéré (et non rajouté - nuance) en haut et en bas.
Des rumeurs disaient d’ailleurs que Snyder aurait voulu faire une version Noire et blanche de son film, façon Chrome Edition Mad Maxien. Mais bon, les mecs de Warner lui ont semble t’il signifié « Don’t push your luck, Zack ».
Mais je me demande si au final, cela n’aurait mieux marché avec ce format atypique…
LES EFFETS VISUELS: Encore une fois, certains se sont plaint de la finition parfois limite de certains effets. Pas moi personnellement. JL est un film « graphique », il n’a pas vocation à être photo-réaliste à tout prix. Comme disait le directeur des FX de L’Empire Contre Attaque : « Vous pouvez avoir les FX les plus photo réalistes jamais vu… Tout le monde sait qu’une cité dans le ciel… ça n’existe pas ! » Bref, mis à part quelques petits fonds verts à peine perceptible sur la partie Amazones du film, je n’ai eu aucuns mécontentement au sujet des FX. La direction artistique assure comme d’hab chez Zack, les ralentis sont juste là quand il faut pour bien lire l’action, replacer les personnages dans un espace géographique clair surtout lors des scènes d’action, tout en gardant un souffle clairement épique ET enfin inventif niveau chorégraphies!
LE SCÉNARIO: Certes, l’ami m’accompagnant lors de ma séance m’a expliqué les principales différences entre les deux versions du film, mais mon inquiétude se focalisait plutôt sur deux choses : la fluidité et la compréhension du récit, et ses enjeux. Clairement, Zack a fait un bien meilleur travail que sur son brouillon Batman VS Superman (OUI, même en version longue!) Les enjeux sont certes basiques (sauver le monde) mais au moins ils sont dantesques, tout en n’oubliant jamais le développement de ses personnages. Ce qui fait que quand il leur arrive des bricoles, on est émotionnellement mieux impliqué, sur leur souffrance, leurs doutes, leurs regrets, leurs inspirations/motivations. Et croiser avec fluidité l’intimité des sentiments avec le grandiose d’un enjeu planétaire, ce n’est pas une chose aisée ! Et encore une fois, Zack a clairement fait un très bon travail… Mais au prix de 4h de métrage !
LA DURÉE : Même si découpé en chapitres d’environ 45 mn chacun, le film est tellement dense qu’au final je ne me suis jamais ennuyé. On a presque l’impression d’un binge watching sur la série TV la plus chère jamais produite (mais au moins sur ce dernier point, avec Zack, l’argent se voit à l’écran, N’EST-CE PAS Old Guard et Mulan 2020 !?). Et il faut aussi alors se rendre à l’évidence, il est évident qu’un tel film n’aurait JAMAIS pus sortir en salle de nos jours, du fait du nombre réduit de séances journalier qui en découle. Et se pose donc la question de l’alternative online du cinéma dans un monde domestique ou les écrans de 2m. de diagonale ne sont plus l’apanage de geeks aisés…
AU FINAL : Un chouette moment de cinéma tout simplement, peut-être pas au niveau d’un Man of Steel me concernant, mais un très bon final de trilogie pour un réalisateur qui aura su mener son titanesque projet au sein de turpitudes inédites dans l’histoire du cinéma! Rien que pour ça, pour voir que internet/les fans peuvent parfois provoquer des tumultes dans le sens créatif du terme, ce film est une date dans l’histoire de la pop culture mondiale.
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