dimanche 28 mars 2021

WONDER WOMAN 1984 : The Wish.Master!

 

 

Avoir de bonnes idées, cela ne fait pas forcément de bons films. Et des bonnes idées, WW84 en a revendre. Mais comme pour le principe du film et de sa pierre de vœux, on constate que chaque bonne chose entraîne une contrepartie. Et pour ce film, ce sont souvent des idées complètement à côté de la plaque !
Voici donc la chronique d’un film plein de bonne volonté, mais dont le problème principal ne réside pas franchement dans ses longueurs ni ses scènes d’action courtes, mais bel et bien dans son écriture ! Clairement aucune relecture n’a été effectuée sur le script final, qui certes présente un projet plutôt alléchant, mais dont le produit final contient son lot de facepalm pourtant facilement évitables.
Exemple sans spoilers : A un moment, l’héroïne et son amant doivent se rendre des USA jusqu’en Orient pour poursuivre le méchant de l’histoire. Comme l’héroïne travaille au Musée de l’Air et de l’Espace de Washington, celle-ci décide donc… de voler un jet ! Bien sur, le réservoir est plein, l’appareil en parfait état de marche, une piste est disponible, et son amant fraichement ressuscité depuis la 1ère Guerre Mondiale s’habitue très vite aux commandes modernes… A ce moment là du film, vos empreintes digitales sont déjà imprimées profondément sur votre épiderme frontal depuis un bail!
Alors que la solution la plus simple, mais moins « Hollywoodienne », aurait été d’aller à un aéroport privé, louer un jet civil (qui lui peut réellement traverser l’Atlantique avec un seul plein) avec pilote. Non, on préfère un exploit plus « spectaculaire »… Mais complètement débile! Ah, on me dit dans mon oreillette imaginaire que l’héroïne à bord d’un avion civil loué n’aurait pas pus utiliser son pouvoir d’invisibilité (comme dans la série TV originale). Oui… Et ? Est-ce si indispensable à l’intrigue ? Non.
Et vous voyez, ce genre d’idée absurde, le film en aligne toutes les demi-heures au bas mot.
Mais le plus rageant est que ce genre de trouvaille foireuse est très facilement corrigeable avec juste quelques secondes de réflexion ! Ce qui me fait dire encore une fois que le scénario final n’a jamais été relu, et que la production a été lancée à la va-vite. Et croyez-moi, cela arrive bien plus souvent qu’on ne le croie. On se dit alors que c’est impossible, qu’on ne balance pas des projets à 200M$ comme ça dans la nature, sans prendre une minuscule demi-heure pour relire une dernière fois un script… Encore une fois, je suis un modeste enseignant en cinéma, et quand je raconte certaines anecdotes de production à mes élèves, je vois leurs regards incrédules. Et pourtant… Et pourtant.
Comme dit plus haut, le film aligne tout de même de très bonnes idées : Une Wonder Woman affaiblie et parfois réellement en danger, un méchant pas franchement méchant mais juste un pauvre type qui n’a pas eu de bol et qui se laisse entraîner sur la mauvaise pente, des scènes d’action originales, épiques et lisibles (par contre, on en parle du fait que Wonder Woman peut imiter Spiderman en lançant son lasso… sur des éclairs? Non? Ok… ) ; Une vraie interrogation sur le pouvoir du désir et de ses conséquences, une très chouette reconstitution des années 80, etc. Mais en retour nous avons des Deux Ex Machina qui en plus de sortir de nul part, sont complètement débiles ou tout simplement inutiles (On en parle de l’armure d’or de Pégase dans le film qui ne sert qu’à donner un look badass – ou Bioman – à Diana? Non? OK… ). Des technologies à la James Bond façon arme de super méchant qui dans leur logique ne marchent pas du tout ; un contre-sens scénaristique total avec le DC Universe (qui n’est plus à ça près, mais quand même), comme le fait de placer l’action en 1984, et… Ah, mon oreillette imaginaire me dit : « Non mais en fait, dans Batman vs Superman, Bruce Wayne a une seule photo de Wonder Woman qui date des années 1910. Le fait de placer l’action en 1984, époque ou il n’y avait pas de smartphone avec caméra fait que l’héroïne peut se déchaîner sans laisser de traces filmées ou photographiques !! »
……
Sauf que en 1984, on avait déjà des appareils photos, des caméras de télévision, et vu le boxon mis dans ce film, il est ÉVIDENT qu’au moins la moitié de la population de Washington a VU Wonder Woman en action ! C’est juste pour ça que vous avez mis l’action du film en 1984 ?
Allô ?
ALLÔ !!!
…..
Voilà, c’est ça Wonder Woman 1984, de bonnes idées contrebalancées par d’autres complètement tordues, qui prennent des détours absurdes pour raconter un méli-mélo de justifications qui ne fonctionnent jamais.. Alors qu’en réfléchissant quelques secondes, on trouve des solutions nettement plus simples, logiques, et sans pour autant gâcher le fun et le visuel du film.
En l’état, WW84 n’est pas un film, c’est un brouillon. Prometteur. Mais qui ne tiendra jamais ses (belles) promesses au final…

dimanche 21 mars 2021

ZACK SNYDER’S JUSTICE LEAGUE : TOUT LE MONDE A DROIT À SON JOKER!

 

J’adore le cinéma de Zack Snyder. J’ai adoré les Gardiens de Ga’Hoole, Sucker Punch, sukiffé Man of Steel… mais j’ai détesté son Batman VS Superman (oui, même en version longue). C’est un film que j’ai trouvé mal fichu, mal monté, sans enjeux, avec cette impression de voir deux sales mioches dans une cours de récré se faire un concours de quéquette. Et Wonder Woman, le seul perso du film à avoir des couilles au final, arriver pour séparer ces deux chiards dans une baston finale répétitive, sans enjeux, sans chorégraphies, juste des coups de tatanes à répétitions… Pfff. Forcément, Justice League ne m’intéressait pas du tout. Surtout pour une version charcutée par un tiers.
Généralement, quand un film est repris par un tiers donc, cela donne un sale résultat. Mais parfois il y a des exceptions comme pour Payback avec Mel Gibson (et repris pour le coup par Gibson!). Le film était plutôt cool, mais nombreux avaient réclamés un director’s cut du réalisateur original. Et quand celui-ci fut disponible… Bah au final, on préférait encore la version… de Gibson ! Comme quoi…
Difficile donc de dire quelque chose d’original et d’inédit en parallèle aux louanges que reçoit le film depuis sa sortie en ligne. Je vais donc résumer mon ressenti personnel, aidé par copain avec qui j’ai vu le film, et qui a pus me commenter les principales différences entre les deux versions.

LE CADRE 4/3: Bien sur, le cadre divise les spectateurs. Le format 4/3 ne me dérange pas d’habitude. En tant que très modeste enseignant en cinéma, je conseille à mes élèves des films du même acabit comme Citizen Kane ou encore Casablanca pour leurs études de cadrages. Et dans ce Snyder’s cut, objectivement ça fonctionne. Mais personnellement, même si je m’y suis habitué en cours de visionnage, j’ai eu du mal à m’impliquer émotionnellement dans ce cadre parfois faussement étriqué ! Car oui, on n’a pas enlevé de l’images sur les côtés, on en a bien récupéré (et non rajouté - nuance) en haut et en bas.
Des rumeurs disaient d’ailleurs que Snyder aurait voulu faire une version Noire et blanche de son film, façon Chrome Edition Mad Maxien. Mais bon, les mecs de Warner lui ont semble t’il signifié « Don’t push your luck, Zack ».
Mais je me demande si au final, cela n’aurait mieux marché avec ce format atypique…

LES EFFETS VISUELS: Encore une fois, certains se sont plaint de la finition parfois limite de certains effets. Pas moi personnellement. JL est un film « graphique », il n’a pas vocation à être photo-réaliste à tout prix. Comme disait le directeur des FX de L’Empire Contre Attaque : « Vous pouvez avoir les FX les plus photo réalistes jamais vu… Tout le monde sait qu’une cité dans le ciel… ça n’existe pas ! » Bref, mis à part quelques petits fonds verts à peine perceptible sur la partie Amazones du film, je n’ai eu aucuns mécontentement au sujet des FX. La direction artistique assure comme d’hab chez Zack, les ralentis sont juste là quand il faut pour bien lire l’action, replacer les personnages dans un espace géographique clair surtout lors des scènes d’action, tout en gardant un souffle clairement épique ET enfin inventif niveau chorégraphies!

LE SCÉNARIO: Certes, l’ami m’accompagnant lors de ma séance m’a expliqué les principales différences entre les deux versions du film, mais mon inquiétude se focalisait plutôt sur deux choses : la fluidité et la compréhension du récit, et ses enjeux. Clairement, Zack a fait un bien meilleur travail que sur son brouillon Batman VS Superman (OUI, même en version longue!) Les enjeux sont certes basiques (sauver le monde) mais au moins ils sont dantesques, tout en n’oubliant jamais le développement de ses personnages. Ce qui fait que quand il leur arrive des bricoles, on est émotionnellement mieux impliqué, sur leur souffrance, leurs doutes, leurs regrets, leurs inspirations/motivations. Et croiser avec fluidité l’intimité des sentiments avec le grandiose d’un enjeu planétaire, ce n’est pas une chose aisée ! Et encore une fois, Zack a clairement fait un très bon travail… Mais au prix de 4h de métrage !

LA DURÉE : Même si découpé en chapitres d’environ 45 mn chacun, le film est tellement dense qu’au final je ne me suis jamais ennuyé. On a presque l’impression d’un binge watching sur la série TV la plus chère jamais produite (mais au moins sur ce dernier point, avec Zack, l’argent se voit à l’écran, N’EST-CE PAS Old Guard et Mulan 2020 !?). Et il faut aussi alors se rendre à l’évidence, il est évident qu’un tel film n’aurait JAMAIS pus sortir en salle de nos jours, du fait du nombre réduit de séances journalier qui en découle. Et se pose donc la question de l’alternative online du cinéma dans un monde domestique ou les écrans de 2m. de diagonale ne sont plus l’apanage de geeks aisés…

AU FINAL : Un chouette moment de cinéma tout simplement, peut-être pas au niveau d’un Man of Steel me concernant, mais un très bon final de trilogie pour un réalisateur qui aura su mener son titanesque projet au sein de turpitudes inédites dans l’histoire du cinéma! Rien que pour ça, pour voir que internet/les fans peuvent parfois provoquer des tumultes dans le sens créatif du terme, ce film est une date dans l’histoire de la pop culture mondiale.

mardi 16 mars 2021

SKETCHING LEIA

 

En ce moment, le dessin c'est pas évident. entre le télé travail et la fatigue, j'avoue que ces derniers mois n'ont pas été évident en terme de créativité et surtout de productions. Mais bon, parfois on tombe sur des clients TRÈS patients qui vous motivent 🙂

Merci encore à eux.

dimanche 7 mars 2021

RAYA ET LE DERNIER DRAGON – AVATAR 3.0

  

Disney rebondit sur le dos d’un dragon asiatique, il a parfois des hauts et des bas. Raya rebondit-elle plus haut que les cieux ou s’enfonce t’elle dans les abysses Mulanesques 2020 ? Autant le dire de suite : Raya veut renouer avec l’esprit du film d’aventures pures, sans aucunes chansons (sic !), sans histoires d’amour neu neu (c’est pas le sujet), et tout en parlant de bons sentiments (renouer la confiance entres les gens) sans jamais tomber dans le pathos. Dans une Amérique post Trump en proie plus que jamais en la division, aux nouveaux donneurs de leçons du net rêvant d’un néo-communisme moral, Raya donne clairement un gros coup de patte de dragon aux culs de certains. Si le monde va mal, c’est parce que la confiance est morte, non pas parce que les gens sont « méchants « , mais parce qu’ils défendent leurs idéaux en étant convaincus d’avoir raison contre tous. Anti manichéen, Raya prône non pas une unité monochromatique régit par un « camp du bien » (ou qui croit l’être) ou tout le monde doit être pareil, mais juste l’acceptation des différences sans pour autant verser dans le communautarisme et surtout sans casser les pieds à son voisin… Ce qui dans notre monde actuel n’est pas gagné.

Techniquement, le réalisateur Don Hall, déjà responsable du visuellement sublime Moana (non, pas Vaïana, merci) fait un travail intelligent en plaçant d’emblée notre héroïne dans un monde de fantasy asiatique, véritable jouissance pour tous concepteurs designers avide de créer des civilisations de toutes pièces (et aussi en évitant la bourde caricaturale chinoise de Mulan). A ce niveau là, je n’avais pas vu une telle inventivité formelle dans un Disney depuis fort longtemps, et il faut plutôt se tourner vers les blockbusters 3D chinois, tels que White Snake (version 2019), pour retrouver une telle inventivité visuelle. Les scènes d’action sont plutôt courtes mais nombreuses, et même si on est loin de l’orgie d’action d’un KungFu Panda 2, les chorégraphies martiales sont inventives et crédibles (à savoir des cascadeurs humains peuvent le faire « en réel »). Les personnages sont attachants, pas neuneu, vont droits au but, on y parle d’amitié, de confiance donc, de foi, et surtout, on déroule un tapis de bons sentiments sans jamais tomber dans le gnian gnian larmoyant ; la scène finale riche en morceaux de  bravoure émotionnelle étant particulièrement réussie pour le coup.

Raya réussit donc son pari d’être un grand film d’aventures, trépidant, inventif, émotionnel, beau, et ça fait du bien !