Par Mitsuru Kubo.
Delcourt/Akata, 6,95 €, dispos.
Parmi les genres qui marchent le mieux dans le manga, il y a le sport
bien entendu, mais aussi les jolies filles… et pourquoi pas les jolis
garçons ! Seulement voilà : tout a déjà été fait dans le genre sportif,
idem dans la romance… C’est un véritable dilemme pour l’auteure Mitsurou
Kubo. Puis vient la bonne idée : pourquoi ne pas s’intéresser au seul
sujet non traité par le genre sportif depuis plus de 20 ans, à savoir les supporters
? Mais comment alors parler d’amour sans tomber dans le cliché ? Pour
parler aux jeunes, il faut un sujet sulfureux, d’actualité, et un lieu
mythique, une sorte d’Hollywood nippon où s’échouent les rêves et les
espoirs de nombreux aventuriers otakus. C’est décidé: notre auteure
placera son intrigue au cœur de Shinjuku, LE quartier branché de la nuit tokyoïte !
Fuku
est ainsi un lycéen digne héritier de la tradition Oendan. Autrement
dit, il fait partie du club de supporters de son établissement. Tambour,
drapeau, et même uniforme avec gants blancs, la passion de supporter se
fait avec enthousiasme… et classe ! Fuku rêve d’en faire son métier
dans un monde qui considère ce genre d’activité comme désuet… Puis vient
sa rencontre avec l’ex-chef de son club, qui travaille désormais à
Shinjuku, dans un « club de supporters pour femmes » ! Par un concours
de circonstances incroyable, Fuku va rejoindre son idole et découvrir
que celui-ci est effectivement le roi… de la nuit à Shinjuku ! Host
vedette dans un club réputé, celui-ci va prendre notre naïf Fuku sous
son aile afin d’en faire un vrai tombeur… professionnel.
Les Host Clubs ne sont pas officiellement des maisons closes au
Japon. Ce sont des clubs privés parfois très chic où l’on vient passer
un agréable moment en bonne et séduisante compagnie. Nul besoin d’être
un apollon, il faut avoir du charme, de la conversation, voire… du cœur !
C’est ça finalement être « supporter pour femmes » selon l’idole de
Fuku.
Pas de morale manichéenne dans ce drôle de cocktail qu’est Shinjuku Fever. Dans cette comédie à la fois sensible et sociale, personne ne juge personne et chacun vit sa vie du mieux qu’il peut. Ce manga est ainsi une véritable visite guidée des nuits branchées de Tokyo
avec ses bars, ses arnaqueurs(cœurs), ses hosts, ces clients (pas
forcément des losers d’ailleurs !) et même ses étudiantes en manque de
fric qui, enfilant une robe moulante, deviennent le temps de quelques
nuits les princesses anonymes d’un quartier mythique et sulfureux,
parfois dangereux, mais toujours fascinant !
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