Au lendemain de la Guerre du Pacifique, et en seulement quelques dizaines d’années, le Japon a rattrapé, voire dépassé, plusieurs siècles d’évolution technologique occidentale. Aujourd’hui, et malgré un passé historique et culturel riche, le pays souffre d’une crise identitaire qui brouille parfois ses repères, ses valeurs, ses racines.
Réalisateur du film culte La Traversée du temps, Mamoru Hosoda évoque cette tension par le biais d’un média qui a changé le monde : Internet. Aux commandes d’une superproduction nommée Summer Wars, il démontre que le virtuel et le réel sont bien plus proches qu’on ne veut le croire, et surtout que la tradition et la modernité peuvent cohabiter avec bonheur. Ce n’est pas de la science-fiction, mais de l’anticipation ! Produit entre autres par le célèbre Studio Mad House (Vampire Hunter D Bloodlust), Summers Wars est un véritable festival de bons sentiments jamais mièvres et d’intimité familiale, entrecoupé de scènes d’action à grand spectacle riches en suspense.
Nous suivons ainsi la drôle de mésaventure de Kenji, un lycéen champion de maths, engagé par sa camarade de classe, Natsuki, pour jouer le rôle de son petit ami ! En effet, Natsuki se sent obligée de se mettre en scène pour faire plaisir à sa grand-mère mourante, lors d’une imposante réunion familiale. Mais contre toute attente, la dite grand-mère pète le feu et est à la tête d’une incroyable famille aux ramifications s’étalant sur tout le territoire nippon !
Tout irait pour le mieux si un virus informatique ne décide de semer la pagaille dans OZ, le plus important réseau Internet mondial, sorte de Facebook ultime régissant les infrastructures du monde réel. Or, non seulement Kenji est accusé d’avoir piraté ce réseau, mais il semble que sa « belle-famille » soit impliquée dans le coup… Hors de question que l’honneur de cette dernière soit bafouée : cette fois, c’est la guerre !
Toile réelle de relations d’amis et de lointains cousins contre toile virtuelle regroupant près d’un milliard d’abonnés, le spectacle est garanti. Le réalisateur enchaîne avec virtuosité scène intimistes et comédie, avec des scènes d’action grandioses aussi bien virtuelles que réelles. Summers Wars, c’est la démonstration ultime que l’union fait la force, qu’une cause commune peut annihiler les frontières, les différences, les rancœurs, mais aussi les regrets et erreurs du passé.
Wallpaper officiel - 1600 x 1200 - enjoy ^^
Formellement, les cyniques ne manqueront sans doute pas de snober ce film en raison de certaines situations convenues, d’un final un peu prévisible (mais ô combien jouissif), et d’un design général de personnages un peu simple pour un film de cinéma. Mais laissons de côté ces ronchons pour souligner la qualité de l’animation, les décors détaillés, la musique symphonique tonitruante, et la mise en scène ultra dynamique. En ce sens, les séquences se déroulant dans le monde virtuel d’OZ sont d’une grande richesse visuelle, soutenu par l’animation de milliers, voire de millions d’avatars presque tous différents et au style graphique unique, pop, et très coloré ! Mais le plus grand tour de force du réalisateur est de donner une émotion palpable à ces univers virtuels pourtant réputés froids. OZ est au final une chimère qui nous fait prendre conscience qu’il existe une réalité bien palpable dont il faut en profiter chaque jour… Un beau paradoxe en soi.
Comme son nom le suggère, Summer Wars est sans doute le premier vrai blockbuster de l’été. Accessible aux néophytes des nouvelles technologies grâce à un discours didactique simple et rapide, son évocation d’une culture nippone pas si lointaine de nous autres Occidentaux – de par l’universalité de ses messages -, et nanti d’un humour ravageur, Summer Wars est un film à voir en famille, entres amis, mais surtout et avant tout en salle pour partager avec le public les émotions positives de cette gourmandise filmique !
5 commentaires :
Salut Kara, ca faisait longtemps que je n'avais pas laissé un commentaire.
Merci comme d'habitude de partager tes bons plans =).
Je l'ai vu mercredi pour ma part, au cinéma donc, et j'étais d'ailleurs très heureux de voir que la salle était archi pleine, et c'est tant mieux puisque le film le mérite.
Je recommande à tous ceux qui ont raté la traversée du temps de rattraper leur retard et d'aller voir celui là tant qu'il est en salle. Hosoda fait déjà partie des nouveaux réalisateurs à suivre et il serait dommage de ne pas prendre le train en marche.
Ce qui m'a personnellement le plus bluffé, c'est que comme pour son premier film, il arrive à donner un dynamisme incroyable à des scènes sommes toute très classiques. Avec Hosoda impossible de s'ennuyer, les 10 premières minutes lui suffisent d'ailleurs à lancer l'histoire de façon épileptique avec brio.
Quant au mélange des deux thématiques totalement différentes, la famille et les réseaux sociaux (et la montée de l'importance du virtuel de façon générale), c'était osé mais au combien réussi. Bref un mix rare mais excellent de traditionnel et de futuriste à ne vraiment pas rater.
Tu nous fais un petit fan art perso à l'occasion ? ^^
De rien pour les bons plans ^^
C'est clair que ce film est un vrai bijou d'émotion qui mérite un succès conséquent. Même si hélas, je ne me fais pas trop d'illusions sur son image de "dessin animé japonais" pouvant l'handicaper. Heureusement, les critiques presse dispos sur allocine.fr sont quasiment toutes excellentes !
Les 10 première mn sont effectivement supers simples et compréhensibles, même pour un néophyte de l'internet. C'est didactique tout en étant très fun à regarder !
Quant au fan art....
Raaaahhh, tu me tentes là merde, tu me tentes !!!! ^___^;
Bin suis mon blog et tu verras si je craque où non dans les temps à venir ^^
Oh, tu fais partie de mes flux depuis le départ, ne t'inquiètes pas pour le suivi de tes notes =).
Je continue donc d'espérer le fan art ou pourquoi pas en demande à la JE.
Dommage que tu spoils le début du film avec notamment l'histoire de la belle famille. :/
ASHE :
Ca roule.
En tous cas, cela m'à bien donné envie ^^
JEVANNI:
Bin oui et non, vu que mon résumé va jusqu'au premier tiers du film.
Quand tu parles de spoil, tu parles de quel évènement précisément.
Pour cela mets un gros "ATTENTION SPOILER" dans ta réplique SVP. Histoire tout de même de préserver les malchanceux qui n'ont pas encore vu le film. Merci par avance.
PS : Tu sais dans le genre spoil, KAZE est pas mal des fois aussi. Dans le livret du coffret collector de IKKI TOUSEN, ils te racontent (presque) la fin de la série ! Sympa, hein ? Chose que j'ai signalé dans mon article pour animeland à l'apoque.
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