Tout Art est un reflet de la société dans laquelle il évolue. Il est le reflet des espoirs, des tendances, des inquiétudes d’une époque donnée, et forcément, aujourd’hui on parle d’Intelligence Artificielle. Le sujet n’est pas nouveau, mais il est plus que jamais d’actualité !
Après l’approche Guerre Froide de Colossus, la série B culte eighties Terminator, l’introspection mystique de Ghost in The Shell ou encore Serial Experiments Lain, et le trip philo-action de Matrix, voilà que l’on s’interroge plus que jamais sur une technologie d’apprentis sorciers qui ne savent même pas eux-mêmes comment fonctionne réellement leur bousin ! C’est rassurant.
Alors ça tombe bien, car après The Creator, c’est au tour d’Atlas d’essayer de peser le pour et le contre dans une histoire moins bourrine et manichéenne qu’elle n’y paraît.
Félicitions déjà au filml de nous proposer ENFIN un personnage féminin qui n’est pas un énième cliché hollywoodien de Mary Sue prétentieuse et détestable. Le personnage de Jennifer Lopez est une geekette névrosée, asociale et avec de grosses tendances paranoïaques (justifiées ?). Les évènements chaotiques du film vont l’obliger à se remettre constamment en question, revoir ses positions, affronter aussi un passé traumatisant qui l’empêche de se réaliser pleinement depuis plus de 30 ans ! C’est alors très satisfaisant et empathique de voir un VRAI personnage affronter des épreuves qui vont la faire grandir, quitte à en baver sérieusement pendant les deux heures du métrage !
L’IA dirigeant également son mécha parvient sans peine à être un compagnon sympathique et jouant du sarcasme apportant un eu de légèreté à une Jennifer Lopez perdue et paniquée dans un milieu planétaire qui a pioché toute son animosité envers l’être humain à l’Australie !
Saluons aussi l’écriture d’un énième méchant qui pose le problème sur la table. C’est à dire qu’encore une fois il expose objectivement le souci que soulève notre société humaine face au désastre écologique. D’habitude un gentil arrive et dit que c’est très vilain de vouloir tuer les gens, donc il tue le méchant… Mais au final, le problème de base reste sans solution ! Jennifer tente alors d’apporter une réponse sans tomber encore une fois dans un manichéisme moral bas de plafond. Certes, ce n’est pas très subtil, mais cela a le mérite de tenter une réponse (parmi tant d’autres).
Formellement, le réalisateur du très sympathique San Andreas livre une copie épique et à grand spectacle. Certes celle-ci puise ses inspirations dans nombre de bonnes références du genre, mais il le fait avec une cohérence visuelle généreuse dans son spectacle, malgré quelques gros raccourcis scénaristiques qui ne parviennent pas à entacher le fun du métrage.
Atlas n’est pas un classique instantané, mais il demeure un divertissement qui tente quelques petites choses, brise quelques clichés d’écritures de personnages, mélange intimisme et action parfois ultra bourrine pour un résultat très satisfaisant. Il ne tente pas de faire forcément dans la philo de comptoir, mais prend le parti prix de d’aborder sa thématique par l’humain, le sentiment, le ressenti, toutes ces choses indéfinissables mais indispensables à la définition même du vivant… réel ou virtuel.
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