Il y a des géants pour qui les mots ne sont pas assez grands pour qualifier leurs travaux et l'influence qu'ils ont eu dans le monde de l'art. Roger Carel était le porte drapeau, l'icône, l'aîné, le mentor, le boss de son domaine. Celui que les vieux et jeunes écoutent, dans tous les sens du terme.
Alors plutôt que de répéter ce qui est déjà dit depuis des heures sur la toile, voici un peu d'inédit. Car j'ai eu la chance de rencontrer le bonhomme en 1999; lors d'une interview qu'il donna pour le magazine Animeland en compagnie d'Olivier Fallaix .
Il nous parla bien sur du métier, mais surtout on l'écoutait tous avec le sourire que l'on a lorsque son papi sait raconter de belles histoires ! Il me dit que peut importe la belle voix qu'on a, si on ne peut jouer la comédie, si on n'est pas déjà comédien, si on ne sait transmettre l'émotion, on ne peut travailler correctement dans ce milieu.
Il était déjà parti depuis quelques minutes, que l'on discutait entres rédacteurs du beau moment que l'on venait de passer. Tout à coup, Roger franchit la porte de notre bureau en nous disant qu'il avait oublié son parapluie, et de son sublime timbre de voix de nous dire "Vous ne l'aurez pas, sacripants!"
On n'a jamais su s'il nous avait entendu l'encenser, mais on était presque paralysé par le côté vaudeville de la scène.
Mais je me souviens très bien de l'image de ce grand acteur franchissant satisfait à nouveau la porte du bureau, son parapluie en main, le sourire moqueur, le clin d’œil complice, le sourire malin de l'homme qui part vers de nouvelles aventures... et dont on se dit qu'il ne manque plus qu'un générique de fin pour parfaire cette scène digne d'une fin d'épisode d'Hercule Poireau!
Merci Monsieur Carel ^^
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