Par Boichi
Editions Glénat, 10,55 Euros.
« Je dédie ces histoires à Sir Arthur Charles Clarke. » C’est par ces mots que débute Hotel, LE chef d’œuvre de Boichi. Coluche avait Tchao Pantin, Bourvil son Cercle Rouge, Boichi, le rigolard, le clown érotomane de Sun Ken Rock (éditions Doki Doki), a désormais Hotel, SON 2001, L’Odyssée de l’Espace
! En effet, à la lecture de ce somptueux one shot, les références au
célèbre écrivain cité plus tôt sont évidentes. Mais Boichi va au delà du
simple hommage et construit en cinq courtes histoires un univers grandiose de science-fiction, à la fois crédible, touchant, et même…Parodique !
On ne se refait pas. Boichi a débuté sa carrière comme auteur de BD érotiques, et a connu la consécration avec Sun Ken Rock,
un blockbuster sous testostérone narrant l’ascension d’un voyou au
grand cœur dans la mafia coréenne. Oscillant entre graphisme
semi-réaliste ultra-détaillé et tronches cartoon désopilantes, le style
de Boichi devient vite reconnaissable entre tous. Avec Hotel, il atteint peut-être son apogée artistique,
laissant éclater au grand jour l’influence d’un important illustrateur
nippon, Katsuya Terada, peu connu en France mais dessinateur culte chez
lui.
Fin du XXIe siècle, la Terre rongée par la pollution est foutue.
Désespérés, les humains construisent une tour qui sera leur mémorial
testamentaire. Une intelligence artificielle, nommée alors Louis
Armstrong, doit être le gérant de cet « Hotel ». Les siècles passent,
puis les millénaires. Bien après l’extinction de l’humanité, notre
ermite virtuel se met à réfléchir… jusqu’au final déchirant d’émotion de
cette première histoire que n’aurait pas renié Stanley Kubrick.
Puis Boichi nous surprend. Il décide de reprendre sa première histoire
pour se concentrer sur des drames humains plus intimistes, aux
conclusions là encore touchantes et imprévisibles. Mais chassez le
clown, il remettra son nez rouge illico ! Boichi reprend à nouveau son
histoire pour nous offrir un développement alternatif aussi grandiose
que parodique, où un savant va tout mettre en œuvre pour sauver la vie
sur Terre… et surtout le thon rouge ! Une bonne grosse tranche de
rigolade pour se remettre des émotions des récits précédents, ce n’est
pas de refus.
Mais il faut finir le livre, et il faut le faire avec classe, et surtout… en couleurs ! Boichi livre alors un final sous forme d’une leçon d’heroic fantasy sensuelle et épique, rappelant les plus belles heures du magazine Métal Hurlant !
Cinq récits très différents pour cinq coups de poings dans le bide. Et le comble… c’est qu’on dit merci !
Retrouvez l'article original sur le site www.bodoi.info : CLIQUEZ ICI
2 commentaires :
C'est fou, je ne suis pas beaucoup de ton avis... Mais Boichi a un univers bien particulier aussi !
Des personnes qui l'ont acheté, de mon côté, ne connaissant pas (acheté car c'était un one shot, surtout) n'ont pas beaucoup apprécié car les récits semblaient sans queue ni tête, et bizarrement choisis, imaginés...
Je ne l'ai, du coup, pas lu, mais je pense déjà qu'il me laisserait perplexe...
En fait, c'est le genre de manga que l'on aime, où que l'on déteste. Pas de demi mesure. Et je dois avouer que j'ai lu plus d'avis négatifs que positifs sur le net. Par contre, quand ils sont positifs, ce n'est pas à moitié !
Donc bon....
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