lundi 24 mai 2010

MANGA : BLACK LAGOON - LES CREATURES DU LAGON NOIR...




Par Rei Hiroe. Kazé Shônen Up,
6,95 € - tomes 1 à 7

L’Enfer à un nom : Roanapur. Ce port paumé au fin fond de l’Asie est le repaire des pires racailles de la planète : mafieux, yakuzas, proxénètes, anciens de l’Armée Rouge, tueurs à gages. Tous s’y donnent rendez-vous pour trafiquer drogue, armes et prostituées. Car tout est à vendre à Roanapur, surtout les services de la société de transport Lagoon, nom d’un ancien torpilleur dont l’équipage est composé d’une tueuse à gages chinoise, d’un grand black philosophe et fan de cinéma bis, d’un informaticien américain à chemise à fleurs… et d’un employé de bureau nippon surnommé Rock ! Otage malheureux abandonné par son entreprise, Rock a finalement intégré cette drôle de bande, dont chaque chapitre de la sanglante histoire suffirait à alimenter Hollywood en films à grand spectacle pour les dix ans à venir !



Car c’est avant tout ça, Black Lagoon, un manga d’aventures sans temps morts, sans tabous, et parfois sans morale ! Se démenant dans cette fange, le pauvre Rock fait tout pour survivre et tempérer comme il peut les instincts meurtriers de la belle Revy, la tueuse à deux flingues du Lagoon à l’enfance sanglante. Mais au-delà de son lot d’action apocalyptique, Black Lagoon est aussi une plongée dans l’âme humaine la plus crasse, la plus ténébreuse qui soit. Chaque personnage possède une histoire tragique comme les jumeaux tueurs, deux gamins rescapés de films snuff pour pervers, juste après la chute de Ceausescu. Deux âmes tourmentées entraînées à tuer en riant comme on joue avec des légos trop fragiles ! Il y a aussi Roberta, la servante polie et pointilleuse de la famille Lovelace, ancienne terroriste à la solde des Farc. N’oublions pas non plus Balalaïka, ex-capitaine de l’Armée rouge et représentante de la mafia russe à Roanapur. Une très belle femme au visage parcourue d’horribles cicatrices démontrant qu’il ne faut surtout pas la titiller, sous peine de déclencher une troisième guerre mondiale en un clin d’œil ! Et pourtant dans tout ce marasme nauséabond, croyez-le ou non, l’auteur parvient parfois à ajouter quelques grammes d’humour. Un exploit bienvenu…



Attention, cette saga où chaque personnage évolue soit vers la lumière, soit vers les ténèbres, n’est pas une vraie nouveauté. Car sa publication a imposé un suspense insoutenable à ses lecteurs français. En effet, Black Lagoon fut édité une première fois par feu SEEBD, sous le label Kabuto. Desservi par une traduction calamiteuse, Black Lagoon trouva néanmoins son public grâce à son excellente adaptation en série TV animée créée par le studio MadHouse (Vampire Hunter D, Bloodlust, Ninja Scroll le film…). Cependant, la parution du titre s’est interrompue après le cinquième tome, suite au dépôt de bilan de son éditeur français…



Quelques années plus tard, aujourd’hui donc, Kazé rachète les éditions Asuka. Si quelques titres de la nouvelle maison gardent le logo d’origine, la plupart des séries sortent désormais avec celui de Kazé Manga. Tant pis pour les collectionneurs tatillons… Black Lagoon fait donc partie de ces reprises de SEEBD, aux côtés par exemple du tragique Rainbow. Avec ces titres, Kazé vise une nouvelle catégorie de public entre l’ado (shônen) et l’adulte (seinen): Shônen Up, nom de sa nouvelle collection, se veut une sorte de mix d’adulescents avertis entre 15 et 25 ans. Ce créneau étant en ce moment en friche, autant en profiter ! Pour la peine, Black Lagoon se voit offrir enfin une nouvelle et très bonne traduction/adaptation approuvée par l’éditeur nippon et supervisée par l’auteur lui-même. Espérons que cette fois, le moteur du Lagoon ne calera plus !

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7 commentaires :

yughues a dit…

J'adore ce manga.
Je l'ai découvert d'abord dans sa version anime. J'ai très vite accroché pour le côté baston, humour et noirceur en filigrane.
Et puis les filles amochées par la vie semblent m'attirer ^^;
Les personnages sont parfois très noirs/sombres interieurement et pourtant on peut parfois s'attacher à certain.

Bizarrement dans ce manga, quand c'est un peu philo/psychologique j'arrive à être largué, pourtant vu le personnage de Révy et son vocabulaire je pensais que j'arriverais à piger un peu ^^;
Ben non.

MisterFox a dit…

c'est pas que tu flinguage a tout va , heureusement, t'a parfois des pages de texte pour expliquer le contexte, justement dans l'histoire de roberta, entre les américains de l'oncle Sam, Balalaïka et Chen, c'est limite politique, et c'est tant mieux

KARA a dit…

Disons que l'auteur à essayé de faire un mix équilibré. Une nouvelle si besoin est de constater que le manga peut à la fois mixer action bourrin et sexy avec des propos intelligents et profonds. Chose que l'on à encore du mal à accepter en Occident et dans la BD franco belge.

Soit on fait de la BD d'action, donc décérébrée, donc pour les "débiles", soit on fait de la BD intelligente, donc élitiste, donc "chiante". Voilà en gros le cliché encore tenace chez certains. Hors comme dit plus haut, le manga prouve depuis des dizaines d'années que l'on peut mélanger les deux harmonieusement. Petit à petit, ce genre de mix tente de s'imposer en France dans certaines BD comme Sky Doll où UW1 (pour ne parler que de certains titres de mon éditeur ^0^).
Et encore, pourquoi un récit d'action pure serait forcément "débile" ? Pourquoi un récit intelligent serait forcément "chiant" ? C'est aussi à l'auteur de faire l'effort d'être accessible et passionnant à la fois, non ?

Mais je conçois que ce cocktail n'est pas simple. Je me confronte à cette recette depuis des années avec je l'espère des résultats probants ^0^.


Concernant Black Lagoon en lui-même, il faut voir aussi que ce n'est pas un manga facile à adapter en français. Attention, je parle d'adaptation, pas de traduction. C'était le problème je pense que la première édition. La traduction était trop littérale, les dialogues n'étaient pas fluides, voir ne se suivaient pas ! J'en ai pourtant discuté avec le traducteur de l'époque mais lui ne voyait rien de gênant. Bon, chacun son opinion hein....

Mais quand je parle d'adaptation, je prends un exemple précis. Imaginez un japonais qui traduit une expression française genre : "ne pas y aller avec le dos de la cuillère !" Traduit mot à mot, cela ne veut rien dire en japonais, même traduit de manière stricte. C'est là qu'intervient l'adaptation, à savoir trouver un équivalent japonais à cette expression.
Bien c'est la même chose dans l'autre sens. Certaines expressions japonaises, certaines références culturelles, voir politique doivent êtres ré-adaptées. Hors où s'arrête l'adaptation et la libre interprétation ?...

Tout un débat en soi quoi ^0^

FFenril a dit…

"Espérons que cette fois, le moteur du Lagoon ne calera plus" > si c'est une blague volontaire avec Lagoon Engine (le manga de Yukiru Sugisaki), j'applaudis des deux mains ^^

KARA a dit…

Ah désolé, c'est à mon rédac chef que doivent aller tes applaudissements.
Dans un soucis de direction et de cohérence d'écriture pour tous les articles du site Bodoï, les articles sont parfois ré-adaptés. Moi les miens sont ré-écris à hauteur de 10% je dirais.
Et donc cette dernière phrase n'est pas de moi, mais du boss ^__^;

MisterFox a dit…

Rien a voir mais je poste quand meme

tu n'avais pas marqué que tu passai a la fnac de nantes le 16 juin a partir de 17h30
j'ai l'impression que sa fais tard 17h30 mais si c'est le cas, merci
tu passe dans la ville ou j'habite, forcement, je viendrai, faut que je vois ce que je vais te demander
une louve garou peut être? ou alors une trogne, mais une vrai

KARA a dit…

Si tu fais bien de le dire. C'est vrai que je néglige l'entretien de mon agenda en ce moment ^__^;
Oui je serais bien à cette Fnac comme prévue.
A toi de voir donc pour la dédicace ^^

PS : Je fais aussi des Pikachus.