Qu’est-ce que la suspension d’incrédulité consentie ? C’est en résumé, une sorte de contrat passé entre une œuvre de fiction et le spectateur/lecteur/joueur. Ce contrat dicte les règles par lequel le récit va se dérouler, et qu’il lui faudra respecter au mieux !
Dans un Fast and Furious, la SIC est forcément très permissive sur l’autel du fun, et frôle la frontière entre l’originalité et le n’importe quoi. Cette frontière étant au final subjective… Dans MI8, les opérations décrites sont tellement millimétrées et confiées la plupart du temps à la Déesse de la Chance, que celle-ci risque la crise cardiaque à chaque minute de ce film ! Tout dépends alors du talent de l’équipe du film pour nous faire accepter que la team de Tom Cruise est capable de tordre les fils du destin.
Et le destin, il en sera question dans ce MI8 qui tente de relier certains épisodes de la saga à un final « ou tout était forcément prévu depuis le début ». Me concernant, cela a marché tant les enchevêtrements scénaristiques combinent trouvailles et twists ingénieux. L’exercice est difficile et on se souviendra du pauvre JJ Abrams qui dut recoller tant bien que mal et morceaux épars de la saga Star Wars dans un neuvième film copieusement décrié ! Mais pour le coup, MI8 s’en tire très bien, mais en contrepartie, doit s’alourdir de très nombreuses scènes de dialogues explicatives entrecoupées de ci de là de petites scénettes d’action bienvenue.
Car soyons francs, non, ce 8ème film que l’on annonce comme le dernier de la saga n’est pas le plus spectaculaire. Mais il comporte son lot de morceaux de bravoures, et comme ses prédécesseurs nous propose une énorme scène d’action grandiose et originale en plein milieu de métrage. Puis une scène finale bien plus modeste, mais où les beaux restes de Tom Cruise font le maximum en termes de cascades « en vraies et en dures ». Petite envergure certes, mais grande tension assurément !
Si donc nombre de spectateurs attendaient un final « boum boum » grandiloquent et démonstratif, MI8 préférera se concentrer sur un scénario alambiqué mais relativement cohérent. Mais surtout pensé pour remercier tous ceux qui auront suivi les 7 premiers films de la saga tout au long de ces presque… 30 ans ! Une saga portée par un Tom Cruise clairement passionné, investit au delà du raisonnable, mais qui laisse volontiers son égo se reposer sur les membres de son équipe, aussi bien devant, que derrière la caméra.




