dimanche 8 décembre 2024

MEGALOPOLIS – DU NEIL BREEN EN BIEN ?

 

 

De tous les faiseurs de nanars hilarants, il y eu le précurseur : Ed Wood, avec ses films de science fiction fauchés. Puis il y eu Uwe Bowl, et ses adaptations de jeux vidéos parfois hilarants (J’ai mon DVD de Postal dédicacé !!), et enfin tel le messie pour lequel il se prends : Neil Breen ! Un nanardeur mystique et porteur de messages philosophiques quasi bibliques. Enfin ça c’est son but. Car entre une narration sous acide, des fonds verts insultant la couleur verte elle-même, des dialogues de poivrots, des acteurs du dimanche ayant fait la Tommy Wiseau Academy, difficile de voir dans la filmographie de Neil une quelconque cohérence (sans parler de talent tout court) et qui ne pourra au mieux que déclencher une hilarité mettant vos muscles cardiaque à rude épreuve !

Et si Neil Breen avait du talent ? Des stars en pagaille ? Des effets spécieux corrects, et surtout plus de 100 millions de dollars de budget ? Eh bien, on peut parier que cela donnerait Megalopolis. Une satire acide bien lourde de notre civilisation se passant dans un New York dystopique et en proie à une décadence poétique. On se vautre dans le stupre, dans les orgies, les pauvres sont très pauvres, les riches sont tous bons pour l’asile, et on enrobe tout ça dans un trip visuel seventies proche du Phantom of The Paradise de De Palma ! Megalopolis est un projet « d’auteur », un projet kamikaze qui n’avait aucunes chances auprès du grand public (et donc de se rentabiliser). Non pas que le grand public soit stupide, mais quand on essaie de faire une satire philosophique, encore faut-il la rendre accessible. Ou alors fustige t’on la plèbe pour n’espérer séduire qu’une pseudo élite intellectuelle ? Ou est-ce que Megalopolis n’est-il tout simplement pas… « mégalo » ?

Sous ces air arty, le film est du genre à soit accrocher son spectateur ébahi, soit le rejeter instantanément, soit l’embarquer hagard, sur un petit nuage durant ses 2h18 de métrage. J’avoue avoir été dans cette dernière catégorie. Alors on regarde, on accepte le postulat graphique des effets spéciaux que n’aurait pas renié un Zack Snyder de passage, le discours abstrait de certains acteurs, quelques punchlines bien senties tout de même, un montage psyché mettant en avant des acteurs cabotinant et en roue libre… Et on peut ressortir de cette expérience sensorielle avec un grand « Et… alors ? » dans la tête.

Que penser de Megalopolis ? Un film testament qui malgré son humiliant (mais prévisible) échec au box office, sera un immense classique reconnu dans les décennies à venir ? Ou alors Un nanar surfriqué ronflant à oublier ? Comme a dit mon compagnon de visionnage à la sortie de notre voyage en nuage magique : « J’ai pas détesté… ». Moi non plus. Juste me concernant un simple : « Mouaif… »

Pas assez fou pour nous emporter, pas assez immoral pour nous choquer, pas assez accessible ou simplement structuré dans sa narration qui ne choisit jamais entre le trip fantasme/réalité à la Sucker Punch, pas assez abouti dans son final ou Francis essaie de nous refaire Metropolis de Fritz Lang et son happy end forcé… Pas assez. ou Trop...

Bref… Mouaif donc.

samedi 7 décembre 2024

GLADIATOR II – LE TREPIED, C’EST LE PIED !


Avis impopulaire : Je N’AI PAS AIMÉ le premier Gladiator.

Si le fond tragique était là, la forme m’était juste insupportable, car typique des films d’action des années 2000. C’est à dire tout filmer en gros plans, et surtout en caméra parkinsonienne à l’épaule (merci Jason Bourne), rendant les scènes d’action totalement illisibles. Quand je paie pour aller voir un film, c’est justement pour le VOIR, pas pour le DEVINER. Certes, entres les scènes de bataille incompréhensibles dans le colisée et les plans accélérés de la bataille d’ouverture, surnageaient quelques plans amples et grandioses, mais aussitôt éclipsée par des scènes intimistes filmées dans un minuscule recoin de mur anonyme.

Bref, un film qui était ME concernant, clairement imparfait, mais possédant un récit de vengeance, certes classique, indubitablement tragique et poignant.

Qu’en est-il de ce curieux Gladiator II que personne n’a vu venir ? Bon déjà un premier bon point : il semble ENFIN que sur les 220 millions de dollars de budget, Ridley a cette fois décidé de s’acheter un trépied pour POSER sa caméra, et OH surprise, composer des cadres LARGES et lisibles. Alors certes, cela fait moins spectateur en immersion dans la bataille, mais au moins, on comprends ce que l’on regarde. Et niveau grand spectacle, on y voit ENFIN quelque chose !

Si formellement le film est indubitablement séduisant, qu’en est-il du scénario ? La chose qui surprend en bien est que nous ne sommes pas dans un remake, mais bien une suite du premier film. L’intrigue se veut construite comme un thriller politique et nombreux sont les coups de théâtre qui font avancer l’histoire. Mais ce qui m’a dérangé ce sont les relations entres les différents personnages. Elles sont fonctionnelles et font avancer l’histoire, mais ne dégagent aucunes émotions ! Certaines scènes sont assez bizarres comme les retrouvailles entre un certain personnage et sa mère… qui donne un dialogue plat et sans enjeux dramatiques. C’est très curieux, c’est décalé, et si l’intrigue encore une fois avance toujours, l’émotion qu’elle dégage est toujours quasiment absente ou artificielle.

Du côté des acteurs, clairement Denzel Washington prends un pied colossal à jouer les intrigants et c’est sans doutes le personnage le plus « attachant » de tout le film. Mais par contre, du côté des héros, si Pedro Pascal reste sympathique, le principal protagoniste joué par Paul Mescal semble parfois à côté de la plaque. Il rit dans certaines scènes sans raisons logiques, il est bourrin quand il le faut, mais quand il est confronté à un drame, bon bin un lacet défait de sa sandale lui fait plus d’effets apparemment…

Donc au final, on un film formellement bien plus réussi que le premier, mais bien moins émouvant que son prédécesseur. Il reste un spectacle assez épique et grandiose, mais plutôt creux me concernant.

Dans ce cas, si vous voulez du grandiose ET de l’émotionnel, revoyez plutôt… Kingdom of Heaven (et en director’s cut si possible)!

 

mardi 3 décembre 2024

52 ANS – ET 30 ANS DE PLAYSTATION !

 


Ce 3 décembre 2024, c’est le trentième anniversaire de la célèbre console de jeux #Playstation ! Une console… que je n’aie jamais possédé, ni la seconde d’ailleurs, ni la troisième également ! Bref, AUCUNES de ces consoles en fait !

Mais elle fut symboliquement ma partenaire lointaine de mon entrée dans le monde gaming. Elle était l’indispensable des soirées entres copains, à se bastonner sur #Toshinden ou concourir sur le courses de #RidgeRacer ! C’était la découverte de la 3D, les fameux murs de flans flasques de #TombRaider, mais possédant déjà des niveaux si variés et labyrinthiques, que même le remake/reboot de 2006 ne parviendra pas à égaler le gigantisme si en avance sur son temps.

Je me souviens à l’époque ou je bossais comme illustrateur pour le magazine Console+, d’avoir été invité à une soirée spéciale pour la vente de la millionième Playsation en France ! Une soirée bling bling, remplie de starlettes éphémères, une plongée dans un monde de paillettes dans un grand hall d’exposition.

Les jeux vidéos ont étés une très grande source d’inspiration pour moi. Je jouais sur PC et j’ai découvert de grands classiques comme #Turok2 ou les #PrinceoFpersia ou encore #Unreal2, et de plaisirs coupables comme #Postal2. Ils furent les témoins de mon addiction couplée à un épisode dépressif de ma vie. Je n’accuserais jamais les jeux vidéo d’en être la cause, ils n’étaient que la conséquence de mon mal-être de cette époque lointaine. Et donc, plus tard, je m’y suis remis, raisonnablement, je me lançais des défis comme par exemple boucler telle mission en une demi heure, et quoi qu’il arrive, je revenais ensuite à la vie réelle. C’était au final bien plus grisant que simplement jouer sans buts. J’ai continué à découvrir d’autres univers grandioses, parfois bien plus inspirés que certaines productions cinématographiques occidentales, comme la saga #Bioshock ou encore #Metro. Des univers immersifs, complexes, parfois introspectifs, nantis de scénarios époustouflants malgré le côté parfois très guerrier du gameplay. Et parfois, mon côté sale gosse revenait tout de même au galop grâce à la sage des #SaintsRow ou les reboots de #Wolfenstein ! Mon côté psychotique gothique avec les jeux #AmericanMcGeesAlice ! Aimer être surpris avec l’étonnant jeu de guerre… anti guerre que fut #BlackOpsTheLine ! Et encore tant de mondes, d’histoires, de personnages à découvrir…

Playstation et sa clique de jeux parfois accessible aux joueurs PC comme avec les Tomb Raider, c’était le symbole d’un choix d’univers possibles. Car le gamer est ce qu’il est, non pas parce qu’il n’a pas de vie, mais parce qu’il choisit d’en avoir plusieurs ! Après tout, la définition d’un geek, c’est de n’avoir jamais assez d’une vie… pour faire tout ce qu’il veut faire !