samedi 7 décembre 2024

GLADIATOR II – LE TREPIED, C’EST LE PIED !


Avis impopulaire : Je N’AI PAS AIMÉ le premier Gladiator.

Si le fond tragique était là, la forme m’était juste insupportable, car typique des films d’action des années 2000. C’est à dire tout filmer en gros plans, et surtout en caméra parkinsonienne à l’épaule (merci Jason Bourne), rendant les scènes d’action totalement illisibles. Quand je paie pour aller voir un film, c’est justement pour le VOIR, pas pour le DEVINER. Certes, entres les scènes de bataille incompréhensibles dans le colisée et les plans accélérés de la bataille d’ouverture, surnageaient quelques plans amples et grandioses, mais aussitôt éclipsée par des scènes intimistes filmées dans un minuscule recoin de mur anonyme.

Bref, un film qui était ME concernant, clairement imparfait, mais possédant un récit de vengeance, certes classique, indubitablement tragique et poignant.

Qu’en est-il de ce curieux Gladiator II que personne n’a vu venir ? Bon déjà un premier bon point : il semble ENFIN que sur les 220 millions de dollars de budget, Ridley a cette fois décidé de s’acheter un trépied pour POSER sa caméra, et OH surprise, composer des cadres LARGES et lisibles. Alors certes, cela fait moins spectateur en immersion dans la bataille, mais au moins, on comprends ce que l’on regarde. Et niveau grand spectacle, on y voit ENFIN quelque chose !

Si formellement le film est indubitablement séduisant, qu’en est-il du scénario ? La chose qui surprend en bien est que nous ne sommes pas dans un remake, mais bien une suite du premier film. L’intrigue se veut construite comme un thriller politique et nombreux sont les coups de théâtre qui font avancer l’histoire. Mais ce qui m’a dérangé ce sont les relations entres les différents personnages. Elles sont fonctionnelles et font avancer l’histoire, mais ne dégagent aucunes émotions ! Certaines scènes sont assez bizarres comme les retrouvailles entre un certain personnage et sa mère… qui donne un dialogue plat et sans enjeux dramatiques. C’est très curieux, c’est décalé, et si l’intrigue encore une fois avance toujours, l’émotion qu’elle dégage est toujours quasiment absente ou artificielle.

Du côté des acteurs, clairement Denzel Washington prends un pied colossal à jouer les intrigants et c’est sans doutes le personnage le plus « attachant » de tout le film. Mais par contre, du côté des héros, si Pedro Pascal reste sympathique, le principal protagoniste joué par Paul Mescal semble parfois à côté de la plaque. Il rit dans certaines scènes sans raisons logiques, il est bourrin quand il le faut, mais quand il est confronté à un drame, bon bin un lacet défait de sa sandale lui fait plus d’effets apparemment…

Donc au final, on un film formellement bien plus réussi que le premier, mais bien moins émouvant que son prédécesseur. Il reste un spectacle assez épique et grandiose, mais plutôt creux me concernant.

Dans ce cas, si vous voulez du grandiose ET de l’émotionnel, revoyez plutôt… Kingdom of Heaven (et en director’s cut si possible)!

 

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