dimanche 21 février 2021

AYA ET LA SORCIÈRE – FRANCHEMENT ? ON S’EN FOUT…



Goro Miyazaki, le fils du célèbre réalisateur, récidive après un Contes de Terremer moyen et à la fin incompréhensible si on a pas lu le roman à l’origine du film. Après La Colline aux Coquelicots, il amorce donc le virage, ou une embardée plus où moins incntrôlée, du studio Ghibli vers la 3D intégrale… Et le résultat est franchement bancal.

Aya et La Sorcière est un film bâtard, presque inachevé, pas mauvais, pas bon non plus, on en ressort avec un gros « ppffffff pouais bof… ».

 

Déjà le film ne dure 1h22 et Il faut attendre le dernier quart d’heure avant qu’il ne se passe quelque chose d’intéressant, et qui fasse un tant soit peu avancer le récit. On a donc l‘impression de regarder les 4 premiers épisodes d’une longue série TV d’au moins 26, voir 39 épisodes ! Le décors quasi unique du film (une maison ou l’espace se déforme selon le bon vouloir de ses habitants) n’aide pas franchement à diversifier les péripéties de l’héroïne. Une héroïne dont on ne sait pas quoi penser au final car se vantant d’être une manipulatrice de génie. Donc on ne sait jamais si ses sentiments son sincères, ou si les rares moments d‘émotions sont un numéro malsain de comédienne ou une expression sentimentale véritable. Tous les personnages naviguent dans une espèce de zone grise où ils ne sont pas réellement méchants ou gentils. Ils sont juste humains, en tous cas dans l’intention d’écriture, mais au final les situations s’enchaînent sans réelle logique. On passe son temps à se dire « Ah OK… Ouais pourquoi pas… Non mais en fait, je m’en fous… Enfin je crois. Je sais pas… »

 

Donc si le fond semble complètement bancal, malgré un bonne volonté évidente de bien faire… Qu’en est-il de la forme tant décriée ?

Là encore, on se gratte la tête et on prend un air dubitatif. Les (rares) environnements sont superbes, à la limite parfois du photoréalisme… Mais avec des personnes « poupées de porcelaine » se baladant dedans. On n’a pas l’impression qu’ils sont dans un seul et même univers graphique cohérent. L’animation est plutôt réussi, très expressive mais pas franchement valorisée par une mise en scène très lambda, limite télévisuelle dans le sens « série TV française anonyme ». Comparée à la puissance de feu graphique d’un Disney, d’un Pixar ou d’un Dreamworks, Aya est clairement à la traîne. OK, les animés japonais n’ont jamais eu les budgets colossaux des blockbusters américains, mais ils compensent par une direction artistique, des scénarios, une mise en scène qui font leurs force et leurs différence ! Hors sur le terrain de la 3D pure, on n’est plus du tout dans la même cours ! Et même les récents blockbusters chinois comme le sublime White Snake écrasent sans soucis la pauvre Aya… qui finalement le mérite un peu quand même… Alors OK, c'est pas censé être un film cinéma, mais un téléfilm. Bin là pour le coup, OUI, ça fait téléfilm...

 

Encore une fois, ce n’est pas bon, ce n’est pas mauvais, c’est complètement anecdotique, impersonnel, pas franchement intéressant, il ne se passe pas grand chose, les personnages sont bordéliques au mieux, détestables au pire. Aya est un film malade, mal fichu, même pas sympathique… Voilà, c’est ça : on n’a pas envie d’être sympa avec ce film, il est un peu comme le tonton con et bourru qu’on invite une fois à Noël parce que bon, il est de la famille, mais qui nous manquera pas s’il vient pas au prochain repas de famille. C’est même pas triste, juste… On s’en fout… Voilà…

 

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