jeudi 29 juin 2023

INDIANA JONES 5 - MENTION HONORABLE


J’ai un problème avec le réalisateur James Mangold. Je n’ai vu que ses deux adaptations cinématographiques du personnage de Wolverine. Si LE COMBAT DE L’IMMORTEL s’inscrivait dans la veine bling bling mais fun des produits MARVEL (estampillés FOX), son LOGAN m’avait fortement déçu, du fait d’une réalisation certes lisible, mais dénuée d’un style propre et iconique. Je suis de ceux qui apprécient les réalisateurs ayant une touche personnelle et reconnaissable comme Guillermo Del Toro, Tim Burton, Zack Snyder, ou même le décrié Micheal Bay. Ils ont tous un univers graphique et narratif propre, et le travail de Mangold (du moins de ce que j’ai vu), s’inscrit dans la veine des faiseurs comme Christopher Nolan et autre Denis Villeneuve : des cinéastes « réalistes et neutres », ne prenant quasiment aucuns risques formels au niveau du visuel. C’est propre mais lisse, lisible mais jamais trop audacieux, et je sens qu’a ce moment de ma rédaction, la moitié de la Terre m’en veut.

Si vous êtes de ceux-là, arrêtez votre lecture puisqu’à vos yeux, j’ai perdu toute crédibilité artistique.

Pour les autres : Et c’est cela le problème de cet IINDIAN JONES 5. Il existe, il est juste bien fait pour assurer le spectacle, certaines scènes d’action sont très réussies et originales, la scène finale que je ne spoilerais pas est plutôt bien trouvée… Mais c’est tout. C’est un film « calibré » qui essaie d’imiter le style académique flamboyant des précédents opus, sans jamais parvenir à imposer un visuel iconique ou un simple plan ou le spectateur peut se dire : « Oooohh ! »

Ma définition de l’académisme flamboyant se veut une référence à l’âge ‘or d’Hollywood. Un cinéma lisible, élégant dans ses cadres parfois taillés comme des tableaux ou justement les plans iconiques et composés, tels des illustrations, s’alignent pour former un ensemble encore une fois flamboyant. L’un des derniers représentants de ce style est pour moi LA MOMIE de Stephen Sommers. Et si l’on veut moderniser le style, on arrive à par exemple SAHARA de Breck Eisner. Ou encore le génial film 3D TINTIN qui reste pour le moi le véritable INDIANA JONES 4.
Tout n’est donc pas figé bien entendu.

Mais voilà, le souci c’est que cet INDIANA JONES 5 n’a pour moi pas assez de véritables folies ni audaces grandioses (à part dans sa scène finale donc). La scène d’introduction est plutôt bien fichue, mais il manque la fin qui nous est révélée après une ellipse disons « économique » (un comble pour un film frôlant les 300 millions $ de budget). Les décors antiques souterrains et cachés sont franchement minuscules et feraient ricaner les chefs décorateurs des deux premiers films (mais contenteraient un épisode de STARGATE ATLANTIS). Pour le reste, c’est bien. Mais c’est juste… bien. C’est propre, et au final assez anecdotique.

Bref, INDIANA JONES 5 parvient tout de même à mettre en avant ses sympathiques personnages, avec un Harrison Ford qui reste impressionnant pour son âge. L’héroïne est plutôt enjouée et juste assez effrontée pour ne pas tomber dans le « néo-féminisme anti mâles blancs patriafacho cis normé ». Le méchant reste efficace et son plan du retour du 3ème Reich est plutôt original (pour peu que votre suspension d’incrédulité dise oui). Les effets visuels sont de qualité tout en étant dans les standards minimum de notre époque (on est loin de la catastrophe du 3ème film). Bref, l’ensemble crée un spectacle tout à fait honorable, digeste mais pas gargantuesque. Mais peut-on se contenter d’une mention honorable pour un film de la saga INDIANA JONES ? 

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