dimanche 7 mars 2021

RAYA ET LE DERNIER DRAGON – AVATAR 3.0

  

Disney rebondit sur le dos d’un dragon asiatique, il a parfois des hauts et des bas. Raya rebondit-elle plus haut que les cieux ou s’enfonce t’elle dans les abysses Mulanesques 2020 ? Autant le dire de suite : Raya veut renouer avec l’esprit du film d’aventures pures, sans aucunes chansons (sic !), sans histoires d’amour neu neu (c’est pas le sujet), et tout en parlant de bons sentiments (renouer la confiance entres les gens) sans jamais tomber dans le pathos. Dans une Amérique post Trump en proie plus que jamais en la division, aux nouveaux donneurs de leçons du net rêvant d’un néo-communisme moral, Raya donne clairement un gros coup de patte de dragon aux culs de certains. Si le monde va mal, c’est parce que la confiance est morte, non pas parce que les gens sont « méchants « , mais parce qu’ils défendent leurs idéaux en étant convaincus d’avoir raison contre tous. Anti manichéen, Raya prône non pas une unité monochromatique régit par un « camp du bien » (ou qui croit l’être) ou tout le monde doit être pareil, mais juste l’acceptation des différences sans pour autant verser dans le communautarisme et surtout sans casser les pieds à son voisin… Ce qui dans notre monde actuel n’est pas gagné.

Techniquement, le réalisateur Don Hall, déjà responsable du visuellement sublime Moana (non, pas Vaïana, merci) fait un travail intelligent en plaçant d’emblée notre héroïne dans un monde de fantasy asiatique, véritable jouissance pour tous concepteurs designers avide de créer des civilisations de toutes pièces (et aussi en évitant la bourde caricaturale chinoise de Mulan). A ce niveau là, je n’avais pas vu une telle inventivité formelle dans un Disney depuis fort longtemps, et il faut plutôt se tourner vers les blockbusters 3D chinois, tels que White Snake (version 2019), pour retrouver une telle inventivité visuelle. Les scènes d’action sont plutôt courtes mais nombreuses, et même si on est loin de l’orgie d’action d’un KungFu Panda 2, les chorégraphies martiales sont inventives et crédibles (à savoir des cascadeurs humains peuvent le faire « en réel »). Les personnages sont attachants, pas neuneu, vont droits au but, on y parle d’amitié, de confiance donc, de foi, et surtout, on déroule un tapis de bons sentiments sans jamais tomber dans le gnian gnian larmoyant ; la scène finale riche en morceaux de  bravoure émotionnelle étant particulièrement réussie pour le coup.

Raya réussit donc son pari d’être un grand film d’aventures, trépidant, inventif, émotionnel, beau, et ça fait du bien !

 

 

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